Dixième site éco-labellisé de la Vienne, le projet de Didier Seguin va plus loin que la location d’un meublé touristique. Il s’inscrit dans l’histoire de son quartier, dans la volonté d’échanger et de construire des relations durables.
A deux pas du quartier de la Blaiserie, dans une impasse, le numéro 12 de la rue de la Martinique a été transformé en meublé touristique. Ce gîte urbain éco-responsable s’inspire et s’inscrit dans son environnement. Les maisons de la rue ont été construites par l’abbé Pierre Brossolette en 1952 pour loger des ouvriers. « Cette impasse a toujours gardé cet esprit d’échanges, de service à l’autre. Moi-même vivant dans le quartier depuis 15 ans, je cherchais à faire vivre cet esprit et aller plus loin que de simplement louer des murs », explique le propriétaire du 50’s. Voulant construire un espace durable, Didier Seguin intègre dès le départ, dans ses travaux les conditions pour créer un gîte éco-responsable. Cuisine, salon, salle de bains, trois chambres, une salle de jeux, tout a été refait. Une terrasse et un joli jardin s’étendent aussi à l’arrière de la maison. Le gîte vient justement d’obtenir l’éco-label européen, le 10e de la Vienne. A celui-ci s’ajoute le label CléVacances et Tourisme et handicap (auditif et mental). « Les labels obligent à réfléchir. Cela répondait à ma démarche. Le développement durable, c’est le respect de la nature, mais aussi de ce qui nous fait vivre, de ce que les gens apportent. Toute ma vie, j’ai été dans les projets en essayant de concilier, l’économie et une évolution de la société, de la conscience des gens. » Cela commence par des gestes simples, il y a ainsi les bacs de tri sélectif, l’emploi de produits éco-labellisés pour le ménage, la récupération de l’eau de pluie, mais c’est aussi informer et aller plus loin.
Créer des occasions d’échanger
« Mon souci est de créer un espace de vie et de voir comment le gîte peut être le point de départ de nouvelles relations avec les autres, l’occasion pour le voyageur de créer autre chose. Je suis en train de construire un programme, de collecter un certain nombre de partenaires, d’expériences, d’initiatives pour leur permettre d’élargir, d’enrichir leur expérience sur place. » Didier Seguin imagine ainsi des repas sur le thème des années 50, des petits concerts, une soirée langue étrangère, mais aussi des ateliers ou des animations en lien avec le développement durable, la biodiversité, le recyclage ou encore une visite d’une centrale solaire, d’un agriculteur bio ou des habitants du quartier … « Je souhaiterais initier des balades urbaines, pour aller voir les compétences qui se cachent derrière les façades, rencontrer les gens et leur histoire, qui est aussi celle du quartier. » Pour appuyer ce programme et être rejoint par de bonnes volontés, il a ainsi créé l’association Les amis du gîte. « Le gîte est finalement un outil pour fédérer, animer, partager. »
M. W.