Comment mieux apprendre sur la création d’entreprise qu’en créant soi-même, en étant acteur ?
C’est le principe et l’objectif de l’association Entreprendre pour apprendre qui soutient la réalisation de mini-entreprises dans les collèges et les lycées et de start-up dans l’enseignement supérieur. Pour l’année 2014-2015, douze groupes d’élèves, dont neuf à Poitiers, se sont lancés pour la partie université et écoles (contre trois l’année dernière).
La démarche est volontaire, mais le groupe bénéficie d’un parrain et de son expérience en tant que dirigeant, mais également cette année de l’appui d’un expert-comptable sur la partie conseil et gestion. Les neuf équipes ont officiellement présenté leur projet.
Sensible à l’écologie
Celle des Trophées de l’écomobilité a pour but d’organiser un rallye le 18 avril à Poitiers. Sur 4 heures, les concurrents devront couvrir la plus grande distance, tout en rechargeant le moins possible. Au départ du campus, le rallye est aussi le moyen d’expliquer les atouts, les enjeux de l’écomobilité à travers des panneaux pédagogiques.
Toujours du côté des nouvelles mobilités, chez K’d Bike, l’objectif est de pouvoir transporter facilement ses courses sur son vélo à l’aide d’un caddie fixé à celui-ci. L’idée est venue de la pratique : sans voiture, il n’est pas toujours évident pour les étudiants de faire leurs courses.
L’équipe Wheel’Com utilise aussi le vélo, mais comme nouveau moyen de communiquer. Elle a ainsi conçu un enjoliveur et un panneau pour porte-bagages où il sera possible de disposer de la publicité. La start-up se fera ensuite l’intermédiaire entre le client et les loueurs de vélo pour réaliser les insertions.
L’équipe d’Ear’th veut prendre soin des oreilles et commercialisera des bouchons recyclables et personnalisables. Tout en sensibilisant le public, en conservant les espaces publics propres, l’objet pourra être un support publicitaire.
Sur l’idée que chacun est tombés en panne de batterie au moins une fois, les élèves de Free Power veulent mettre à disposition dans les lieux de passage ou chez les commerçants un chargeur universel.
Côté nouvelles technologies, la société Start and Go souhaite créer et éditer une application smartphone pour envoyer du bonheur : Doz Me. Fonctionnant sur la base d’un réseau social, l’idée serait de s’envoyer des cadeaux, des doses d’émotions virtuelles à ses amis et connaissances.
Themabox surfe sur la vague des box et se propose de faire découvrir trois nouveaux objets avec une thématique différente pour chaque mois. A travers un produit alimentaire, un do it yourself (faites-le vous-même) et un produit technologique, innovant, chacun pourra participer à de nouvelles expériences.
Côté alimentation, Pom’up souhaite créer une boisson tonifiante à base de pommes, de citron et de gingembre en misant sur l’agriculture locale et raisonnée.
Pour Légu’Station, il s’agit de fournir aux étudiants et au personnel de l’université, un panier de légumes locaux et frais. Le souhait est de se démarquer des Amap, car il n’y a pas d’avance d’argent à faire, tout en proposant un service simple.
Retours gagnants
Pour tous en tout cas les retours sont déjà positifs. « Cela me servira dans ma vie active, souligne un élève de l’IAE. Même si je ne crée pas d’entreprise, c’est utile pour manager un projet ou travailler en équipe. » Pour des étudiants de l’Ensip, l’expérience est concluante : « Nous appliquons ainsi ce que nous pouvons voir en cours, tout en nous adaptant à la réalité. » A l’inverse pour les élèves de biologie, le challenge est plus grand : « Cela nous permet de repousser nos limites, de compléter notre cursus, de rentrer plus directement dans le bain du monde actif et aussi de réduire la marche si l’on veut entreprendre. »
Mathilde Wojylac