M. Monange, 39 ans au service des citoyens

Elu au conseil général de la Vienne depuis 1976, Maurice Monange ne se représentera pas. « Place aux jeunes », dit-il avec assurance. Avec un pincement au cœur, il revient sur sa carrière de politique local.

Né à Alger en 1944, Maurice Monange a vécu une adolescence mouvementée au rythme de la guerre d’Algérie.
En 1962, il est emporté par la vague d’immigration de la communauté pied noir vers la France et atterrit à Poitiers. Il a 18 ans. Il veut comprendre les événements, les Accords d’Evian, l’exode, le Général de Gaulle … et s’intéresse de près à la politique. En parallèle, il suit des études et devient avocat. Il se passionne pour le parti socialiste et les rejoint après le congrès d’Epinay. Investi dans sa ville, il est à l’origine d’un club pour les jeunes sur le quartier des Rocs à Poitiers, s’occupe du club de foot et milite pour son parti. « En 1976, le secrétaire de section de la Vienne vient me chercher pour les cantonales. Il me l’avait déjà proposé trois ans plus tôt, mais j’avais décliné. Là, j’ai senti que c’était le bon moment, nous n’étions pas nombreux, nous devions nous imposer. Spontanément, nous avons mené une campagne électorale sur le canton de Poitiers-Ouest -Migné-Auxances et à la surprise générale, j’ai été élu. » Sa nouvelle casquette lui plaît tellement, qu’il accepte aussi de s’engager au conseil municipal. « Jacques Santrot m’a mis sur sa liste et en 1977, je suis devenu son 1er adjoint jusqu’en 2008. Lorsqu’Alain Claeys, lui a succédé, il m’a demandé de faire le lien entre le passé et le présent. J’ai fait un mandat à ses côtés. J’ai également été conseiller régional deux fois, mais je tombais sous le coup du cumul. J’ai préféré me concentrer sur mon département et ma ville. »

Une vie d’élu
Pour lui, être élu n’est pas un métier, mais un engagement au service de la collectivité et des concitoyens : « Si nous n’aimons pas les gens, ce n’est pas la peine de faire de la politique. Il faut de la disponibilité. Pour moi, un mandat se traduit par le terrain et la proximité. C’est une grande aventure, très enrichissante. »
Parmi ses plus beaux souvenirs de conseiller général, il aime se rappeler celui du Futuroscope. « Nous avions titiller le président Monory sur le manque de structures culturelles dans la Vienne. Quelques semaines plus tard, il est revenu avec un projet de bâtiment sur les sciences du futur et qu’il avait 7 millions de francs à investir. Nous avons visité de nombreux sites pour nous inspirer. Tout le monde bossait, il n’y avait pas de clivage politique. »
Aujourd’hui, Maurice Monange a 70 ans et juge qu’il n’est pas raisonnable de renouveler un septième mandat. « Maintenant, place aux jeunes, moi je vais prendre mon temps. »
Lydia De Abreu