Parmi tous les changements qu’engendre la loi NOTRe, les compétences économiques font partie de celles dont les départements doivent se désengager. Convaincu d’être un acteur clé dans le développement attractif et économique du territoire, le département de la Vienne ne l’entend pas de la même façon.
« La loi NOTRe nous interdit les aides directes aux entreprises qui sera le monopole de la Région, mais tout le reste est encore imaginable, revendique Bruno Belin. Nous avons différents outils, essentiellement la Sem patrimoniale qui permet d’intervenir comme par exemple avec Mécafi. » Mais, pour assurer plus de sérénité aux actions économiques menées sur le territoire, le président du Département envisage la création d’une agence d’attractivité de la Vienne.
« Nous avons l’envie de faire de l’économie »
« Nous sommes au stade de la réflexion. Le tourisme, les routes et le numérique, sont des aptitudes qui rentrent en ligne de compte. Nous avons envie de conserver l’atout économique et d’aider au développement des entreprises. Nous avons aussi l’envie politique, maintenant nous cherchons le bon modèle juridique pour faire de la Vienne un département attractif. » En attendant une éventuelle création d’ici la fin de la l’année, la Sem patrimoniale évolue et ajoute une corde à son arc en proposant un volet touristique. C’est elle par exemple qui portera le projet de l’Historial du Poitou à Monts-sur-Guesnes. « Comme la Sem ne fait pas que de l’économie, elle ne rentre pas le cadre de l’application de la loi NOTRe et ne sera pas transférée à la Région. » Si une agence d’attractivité doit naître, elle devra voir le jour d’ici la fin de l’année 2015. Une décision risque d’être prise lors de la dernière session en décembre.
« L’économie passe par le numérique »
Faisant du numérique l’une de ses priorités, le Département a mis en place un schéma départemental d’aménagement numérique jusqu’en 2019 inclus. Son objectif est d’apporter une couverture numérique à l’ensemble des habitants de la Vienne, soit par fibre soit en montée en débit. Le budget s’élève à 48,5 millions d’euros. « Il existe un grand schéma qui s’appuie sur les départements et les régions, nous déclinons avec les opérateurs privés et au bout de la chaîne, chaque territoire priorise les accès. A moyen terme, tous les territoires devront être sous la gouttière du numérique. C’est indispensable à l’économie. Aujourd’hui, tout est numérique. »
Lydia De Abreu