Portrait de Gérard Blanchard, président de l’université de La Rochelle.
Carrière. Quelle est votre plus belle réussite professionnelle ?
Gérard Blanchard / Ce que nous avons réussi à faire de l’université de La Rochelle en 10 ans. La fonction de président est celle qui m’a le plus passionnée. C’était au départ une petite université, sans identité forte et qui n’existait ni sur la carte nationale et encore moins internationale. Ce n’est pas parce qu’on est petit, que l’on doit jouer en 2e division. Avec moins de 10 000 étudiants, il fallait nous réinventer, attirer différemment. Notre principal atout, c’est notre ancrage sur le territoire. Notre rôle est de favoriser l’accès à l’enseignement supérieur et de réussir à conduire les étudiants à un emploi. Nos effectifs ont gagné 25 % en 8 ans pour arriver à 8 000 étudiants aujourd’hui. Nous avons 46 % de boursiers et nous sommes la 2e université sur 75 quant au taux de réussite en licence. Nous nous sommes attachés aussi à développer les liens entre l’université, les entreprises et les collectivités. L’université est aussi un acteur socio-économique du territoire. Nous développons des plates-formes faisant le lien entre laboratoires et entreprises, par exemple sur le bâtiment durable (Tipee sur le parc Atlantech), le numérique (Valconum). En étant petit, il faut faire des choix. L’université s’est donc spécialisée dans l’environnement et le littoral, le bâtiment durable, la transition vers le numérique (la gestion des données). Je suis fier d’avoir participé et impulsé cette dynamique.
Conseil. Quel conseil donneriez-vous à un jeune professeur d’université ?
G. B. / Il est très difficile aujourd’hui d’être enseignant-chercheur. Il faut y croire et être convaincu. Il est bon également de s’internationaliser, de faire la démonstration que l’on peut réussir ailleurs.
Motivation. Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?
G. B. / Avec l’autonomie des universités, une logique d’entreprendre souffle sur les campus. C’est un espace de liberté en plus. Nos entreprises ont besoin de jeunes compétents, notre rôle est de les amener vers cet emploi. C’est aussi comment la recherche peut servir la société, comment l’innovation peut créer de la valeur ajoutée.
Avenir. Quels sont les enjeux à venir pour l’université ?
G. B. / Mon mandat s’achève (mai 2016). L’enjeu pour l’université est de s’intégrer dans la nouvelle organisation territoriale. La nouvelle région a la compétence sur la formation professionnelle, l’apprentissage, l’innovation … il faudra réapprendre à travailler ensemble.
Mots croisés. Pouvez-vous nous donner trois mots pour vous définir ?
G. B. / Volontaire, solidaire et j’espère audacieux, dans le sens oser faire des choses, aller de l’avant.
Bio express
1962 Né le 7 novembre à Limoges
1986 Réalise une doctorat en océanographie à l’université de Bordeaux
1990 Part une année au Texas comme chercheur au Marine Science Institute
1998 Recruté comme professeur à l’université de La Rochelle
2000 Dirige l’Institut du Littoral et le DEA de biologie et écologie marines
2003 Passe vice-président du conseil scientifique
2007 Co-préside le programme national de recherche sur l’environnement côtier
2008 Préside l’université de La Rochelle
2009 Est président du Pôle recherche et enseignement supérieur (PRES) Limousin-Poitou-Charentes
2010 Est élu vice-président de la conférence des présidents d’université