L’entreprise a réalisé une reproduction d’un plumier pour une exposition sur Poitiers. Spécialisée dans le travail du métal, la société garde précieusement ses savoir-faire et ses machines anciennes.
L’exposition « Formes nues, design domestique et aluminium au Japon , 1910-1960 » propose jusqu’au 30 juillet, à la Maison de l’architecture à Poitiers, des objets en aluminium issu de la campagne japonaise. A l’occasion de cet événement, Brionne Industrie a réalisé plusieurs centaines d’un des objets exposés : un plumier. L’entreprise travaille depuis plusieurs années déjà avec les artistes.
La société, créée en 1982, a été reprise en 2003 par son gérant actuel, François Cherel. Officier de la marine marchande pendant 14 ans, puis directeur à Isoroy pendant 14 ans également, il souhaitait reprendre une entreprise. « J’avais envie de prendre en main plus de décisions, d’avoir plus de leviers à ma portée, à actionner. Après, c’était un sacré challenge. A sa reprise, l’entreprise était en dépôt de bilan, avec 16 salariés. Depuis, nous avons remonté la pente. » Aujourd’hui, avec 30 salariés, Brionne Industrie n’a pas lâché sa spécialité : le travail du métal. Usinage, emboutissage-pliage, fraisage, mécano-soudure, tôlerie, finition, peinture époxy … voilà les différents métiers à l’oeuvre au sein de l’entreprise. La société travaille essentiellement pour des clients régionaux, dans un rayon d’une centaine de kilomètres autour de son implantation à Naintré. Parmi ses clients, de nombreuses entreprises du territoire : Fenwick, la Macc, Thalès ou encore Seri … pour des petites ou des moyennes séries, pour des pièces ou des sous-ensembles de un centimètre à trois mètres. Elle réalise ainsi des chariots pour distribuer le courrier, comme des barres de contact sur les lignes Sncf ou encore des prototypes. « Nous sommes sous-traitants, mais nous réfléchissons à sortir sa propre gamme, des objets simples en aluminium. Aujourd’hui, à partir d’un plan, nous sortons directement la pièce demandé. Nous conseillons, mais nous ne concevons pas. »
Qualité et notoriété
L’entreprise dispose d’un responsable qualité. Elle est en cours de labellisation « Processus soudage », soit l’équivalent de l’Iso 9001, spécialisé dans ce domaine. « C’est une labellisation essentielle pour pérenniser l’activité. Il devrait ensuite nous permettre de postuler pour l’Iso 9001. Pour nous développer, je compte sur une présence commerciale accrue et plus de notoriété. »
Depuis une dizaine d’année, l’entreprise a initié de nombreux partenariats avec des artistes. Brionne Industrie réalise ainsi les œuvres qu’ils ont imaginé, créé. Elle travaille également avec des centres d’art contemporain. « A chaque fois, c’est une nouvelle histoire, de nouvelles connaissances, explique François Cherel. Je traite avec eux comme avec des industriels. »
Le partenariat avec la ville de Poitiers s’est construit dans ce cadre là. « L’exposition bénéficie d’une belle scénographie, de collections qui ne quittent que rarement le domaine de Boisbuchet. Ces répliques ont fait appel à des techniques de découpe, pliage et emboutissage. C’est aussi un moyen pour faire connaître nos différents savoir-faire. »
M. W.