Les dés sont lancés et vendredi la plus grande région de France votera son premier budget qui s’élève à 2,8 milliards d’euros. Alors que l’ex Poitou-Charentes a fait couler beaucoup d’encre ces derniers mois, le nouveau conseil régional a repris les rênes avec des objectifs ciblés au service de l’emploi, la formation, l’innovation et le développement économique.
C’est au tableau que le président Alain Rousset est venu présenter à la presse pictavienne le détail du premier budget primitif de 2,8 milliards d’euros qui sera voté ce vendredi 27 mai. Le budget de la grande région correspond aux trois budgets de l’Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes, auxquels s’ajoutent 18 M€ d’augmentation — 10 M€ pour le TER et 8 M€ pour le personnel — et surtout l’ardoise de 197 M€ de l’ex Poitou-Charentes. En limitant l’augmentation de son budget à 116 M€ et ses dépenses à 215 M€, la grande région réalise une économie de 99 M€. « C’est un exercice compliqué qui montre l’ampleur des dégâts, a souligné Alain Rousset. Ça ne fera pas de mal à l’ex Poitou-Charentes, c’est le budget de l’Aquitaine qui fait des efforts. Nous devons partir sur des bases saines. Tout le monde doit faire un effort de solidarité pour ajuster au plus fin cet effort sur le budget. »
Qu’est-ce qui va changer ?
Annoncées au compte gouttes, les mauvaises nouvelles concernant l’ex Poitou-Charentes sont confirmées, c’est la fin du festival des Nuits romanes (4 M€), du fonds d’accompagnement des communes rurales (Fril) et de l’opération « 10 000 toitures ». « Nous ne pouvons pas faire des économies sur l’emploi et l’économie. La solution est de stopper certaines politiques, mais d’engager ce qui est promis. Les dotations de l’État ont baissé de 40 M€. » Autre changement, le prélèvement de la taxe de consommation sur les produits énergétiques. « Elle correspond à 2,5 centimes par litre, cela représente l’épaisseur d’un trait pour le portefeuille. » En moyenne, la TICPE, applicable d’ici quelques semaines, s’élèvera à 1,25 euros par plein de 50 litres, elle représentera en 2017 une recette supplémentaire de 46 M€
A l’instar de ses précédents budgets aquitains, Alain Rousset place l’économie au cœur du développement de la région : aide à l’innovation pour les PME, soutien à l’emploi pour les TPE, accompagnement dans les démarches éco-responsables, redéploiement de la Fabrique régional du bocage à Cerizay, sans omettre le soutien de la candidature au label French Tech pour les 4 ex-capitales de Poitou-Charentes. Toujours en lien avec le numérique la grande région prévoit un appel à projets territoriaux sur l’e-santé d’ici fin 2017 et souhaite développer les Tiers-lieux. Côté tourisme, elle construit à deux projets en Sèvre Niortaise et Val de Gartempe. Et côté formation, Alain Rousset veut « réfléchir à une autre école. Nous ne sommes pas là que pour équiper les lycées, mais pour construire un parcours de réussite. » Le ton est donné.
Lydia De Abreu