Le GCS Esanté Poitou-Charentes a en charge le déploiement du dossier médical partagé et de la messagerie sécurisée sur le territoire.
Depuis l’arrivée des ordinateurs et d’internet, l’une des tendances est à la dématérialisation des informations, pour faciliter leur transmission. Les données médicales n’échappent pas à la règle avec la mise en place du dossier médical partagé. Ainsi les professionnels habilités (médecin, infirmier, pharmacien, kiné …) peuvent échanger sur un patient, partager des documents, son dossier est accessible facilement, le patient peut également le consulter. « Cette mise en place est axée sur les pathologies chroniques, explique Nicolas Barbot, chef de projet pour le DMP et MSSanté à Esanté Poitou-Charentes. Trois filières ont été identifiées : l’insuffisance rénale (CH Niort), les soins de suite (CH Niort) et les personnes âgées (CHU de Poitiers). Cela permet une meilleure coordination du parcours de soins du patient, plus de fluidité dans la prise en charge. »
Le DMP peut être créé par le professionnel de santé ou le patient. Des bornes de création ont ainsi été mises à disposition aux CH de Niort et Châtellerault pour un test sur six mois. Pour ce dernier, la création du dossier est incluse dans le parcours d’inscription. Au total, près de 1 000 dossiers ont été créés. « Cela prend deux minutes, même pour une personne âgée. »
En Vienne, un groupe de travail a été constitué autour de la thématique des personnes âgées. Ainsi, le dispositif MAIA (Méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie) vise à améliorer l’accueil, l’orientation et la prise en charge des personnes atteintes d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et des personnes âgées en perte d’autonomie. Médecin, ehpad, infirmier à domicile, hospitalisation à domicile … en sont parties prenantes. « Le DMP est alors un outil de partage de données entre ces différents acteurs. » Le groupe hospitalier Nord Vienne a été moteur pour intégrer ce nouvel outil. « Nous travaillons aussi avec les médecins et infirmiers libéraux pour réaliser des formations sur comment consulter, créer et alimenter un DMP. » A juin 2016, 7 307 dossiers ont été créés, dont 3 811 sont alimentés. « Nous nous sommes focalisés sur des filières particulières. L’objectif n’est pas la quantité, mais l’utilité. Le déploiement se fera de manière progressive. Les établissements de santé l’acceptent plutôt bien, c’est plus difficile pour les médecins. »
La messagerie sécurisée
Pour échanger des informations médicales en toute confiance et en toute sécurité, le groupement eSanté déploie la messagerie sécurisée de santé sur le territoire picto-charentais. Dès 2008-2009, plusieurs établissements sont entrés dans la démarche en tant que pilotes. « Ce système permet de partager des documents simplement, tout en garantissant une authentification forte », souligne Nicolas Barbot. Tous les acteurs de santé au sens large peuvent y prétendre, de l’établissement hospitalier au libéral. Dans la Vienne, le taux de couverture avoisine les 70 %, un vraie réussite en comparaison des 5 à 10 % de moyenne nationale (30 % pour les deux-Sèvres et 20 % pour les Charentes). Sur le Poitou-Charentes, plus de 2 100 comptes ont été créés et plus de 35 000 messages sont échangés chaque mois. Le déploiement se généralise chez les pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sage-femmes, orthoptistes. « L’objectif est d’accélérer l’accès à l’information, tout en garantissant sa sécurisation. Le praticien n’attend plus les résultats qui arrivaient par fax ou lettre. Il y a une meilleure communication entre l’hôpital et le réseau de santé de la ville. Les résultats de laboratoires, les comptes-rendus de clichés sont transmis directement. De nouveaux usages se développent aussi. L’objectif est aussi de gagner en efficacité sur le parcours de soins du patient grâce à une meilleure communication des professionnels. »
M. W.
Site : www.esante-poitou-charentes.fr