L’enfant prodige est de retour sur sa terre natale après son sacre aux Etat-Unis. Champion 2016 en Indycar, le pilote a souhaité remercier ses premiers soutiens.
Simon Pagenaud, l’enfant prodige était de passage en Vienne, après son sacre, le 18 septembre, en Indycar. Champion 2016 de ce sport roi aux Etats-Unis, le Montmorillonnais a souhaité partager cette victoire avec sa terre natale et remercier ses premiers soutiens. « Je ne réalise pas encore. J’ai été le premier surpris par cet accueil. Malgré l’éloignement, l’engouement est resté. » Ce succès, il le perçoit notamment à travers les réseaux sociaux. « C’était important pour moi de revenir. Je tiens à mes racines, j’ai grandi ici. Je connais par cœur le circuit du Vigeant. J’éprouve une certaine fierté à montrer et représenter la Vienne au Etats-Unis. » Il a été reçu au conseil départemental de la Vienne où il a reçu une médaille en sa qualité d’ambassadeur du département. Une réception l’attendait également dans sa ville natale au cours de laquelle il a été fait citoyen d’honneur de Montmorillon.
Né en 1984, il grandit dans le sud Vienne. Passionné de compétition automobile dès son plus jeune âge, il commencera avec le karting en 1994. En 2001, à 17 ans, il envoie sa candidature au conseil départemental de la Vienne. « Le conseil départemental – qui s’appelait à l’époque le conseil général – a toujours cru en moi. Il m’a soutenu sans question à mes débuts. Louis et Inès De Russé m’emmenaient sur les circuits, car je n’avais pas le permis ! » Avec le service des sports, il s’implique dans l’opération « Le Vigeant, j’y vais ». « C’était pour moi rendre accessible aux enfants une part de leur rêve. C’est un circuit très cher à mon cœur. Ces moments ont été l’occasion de nombreux échanges. » Officieusement d’ailleurs, il détient encore le record du tour le plus rapide sur le circuit du Vigeant.
En 2006, il part aux Etats-Unis pour poursuivre sa carrière. « Le pays me tendait les bras. J’avais 21 ans, ce n’était pas simple. Mon anglais n’était pas encore au point, mais peu à peu je me suis intégré. » En 2015, il rejoint la Team Penske. « C’était une année de transition. Je me suis retrouvé avec trois co-équipiers d’exception, des pointures, dont Montoya qui m’a beaucoup appris. C’était un changement complet d’environnement. Il me fallait réapprendre à communiquer avec ce nouveau groupe, fédérer une équipe autour de moi. J’ai un rôle de capitaine, un vrai travail de manager plus que de pilote. Il y a beaucoup de préparation avant chaque course. Il faut prendre en compte les réglages de la voiture et s’appuyer sur le technicien, fédérer les mécaniciens pour qu’ils arrivent au geste parfait, parler avec le stratégiste sur le déroulé de la course … C’est en réalité beaucoup d’anticipation. A 400 km/h, le hasard n’a pas sa place, il faut anticiper car un geste peut tout faire déraper. »
Au terme d’une saison 2016 où il a brillé avec 7 pôles position et 5 victoires en grands prix, Simon Pagenaud est le premier français à être sacré champion d’Indycar. « C’est mon rêve d’enfant que je réalise. Je voulais être champion d’Indycar, c’est désormais chose faite. Je voulais gagner les 24 h du Mans, j’ai fini deuxième à 30 secondes du premier. Il y a comme un goût d’inachevé, mais je reviendrais. Mon troisième objectif est de gagner les 500 miles d’Indianapolis. La troisième année sera peut-être la bonne … Pour moi, ce sont les deux plus belles courses au monde. Après, quand on gagne à l’étranger, il manque toujours quelque chose. Je voulais être ici pour partager cette émotion. C’est une façon de redonner au territoire. » Il a souhaité remercier ses parents. « Mon père a eu un rôle clé dans ma réussite. Dès mes 7-8 ans, il m’a soutenu et sans le soutien de toutes ces personnes je n’aurais pas pu réaliser mon rêve. »
Mathilde Wojylac