A partir du petit lait, Bonilait Protéines le transforme en poudre destinée à l’industrie agroalimentaire et à la nutrition animale. Leader français sur les aliments d’allaitement, le groupe espère encore développer ce secteur.
Depuis plus de 60 ans, l’usine Bonilait Protéines est implantée à Chasseneuil-du-Poitou. Au fil du temps, le groupe a grandi et l’entreprise s’est modernisée. A son implantation en 1954, il s’agissait de l’Union laitière du Haut-Poitou. Cette union de coopératives disposait d’une tour de séchage et d’une beurrerie destinées à transformer et ainsi stocker le surplus de lait. Dans les années 1975, l’entreprise tourne à plein régime. Les chocs pétroliers vont la mettre en difficulté. La société décide de se recentrer sur le lactosérum, le petit-lait, co-produit du fromage. « Le savoir-faire de l’entreprise est de valoriser ce lactosérum — un produit liquide — pour obtenir de la poudre de lait », explique Bernard Rivano, directeur général de Bonilait.
Ce changement de métier nécessite d’acheter de la matière première en dehors des coopératives adhérentes. En 1993, de nouveaux partenaires entrent au capital. Ces coopératives apportent également des volumes de matières premières. Aujourd’hui, Bonilait est une filiale de Sodiaal, la première coopérative laitière de France qui couvre l’ensemble des métiers du secteur (fromages, beurres, crèmes, laits infantiles, yaourts …). Le groupe Bonilait compte quatre sites (Chasseneuil, Saint-Flour, Belleville, Tauves), emploie 277 personnes (dont 170 en Vienne) et sort 130 000 tonnes de produits secs par an (dont 90 000 pour le site de Chasseneuil).
La poudre de lait est destinée à l’industrie alimentaire humaine. « Elle vient en substitution du lait pour les industriels fabriquant des crèmes glacées, des plats préparés, des gâteaux … » Le deuxième secteur est l’allaitement animal. Bonilait commercialise la poudre comme un ingrédient ou directement sous forme de produit fini. « Ce dernier marché est en fort développement. L’élevage se développe dans les pays en croissance et en parallèle le lait de remplacement. »
Export et innovation
Les acheteurs sont Français (40 %), Européens (40 %) et internationaux (20 %). Au total, Bonilait exporte dans plus de 60 pays. « Nous sommes une référence dans le groupe et le leader français sur les aliments d’allaitement. L’enjeu est d’exporter ce savoir-faire. Nous développons l’Asie. Au Moyen-Orient, c’est très compliqué. Nous aimerions renforcer l’Europe de l’Est. » Quatre personnes travaillent sur l’aspect recherche et développement. « Les produits sont de plus en plus techniques, évolués, mais nous avons eu de nombreuses récompenses sur la nutrition animale. » Sur ces aspects, Bonilait travaille notamment avec le CRITT agro-alimentaire de La Rochelle (centre régional d’innovation et de transfert de technologie), mais aussi avec des laboratoires de Bordeaux, Paris ou encore Toulouse. « Nous testons de nouveaux produits. Nous travaillons aussi sur des aspects d’hygiène, de qualité, de sécurité alimentaire ou encore de bilan carbone. » Sur le respect de l’environnement, un des axes de travail du groupe, l’usine dispose d’une chaudière biomasse qui couvre 85 % de la consommation de vapeur du site.
Mathilde Wojylac