Depuis le 6 novembre, l’enquêteuse Mirette a investi le petit écran sur TF1, belle consécration pour son illustrateur, le Poitevin Laurent Audouin.
Le dessin n’est pas un don, en tout cas pas chez lui. « J’aime montrer aux élèves mes dessins d’école primaire, le dessin ça s’apprend ! », explique l’illustrateur Laurent Audouin. Lire et dessiner, il a toujours aimé cela, mais son idéal était de devenir dessinateur de presse comme Plantu plutôt que Faizant. « Je le trouvais ringard et il ne me faisait pas rire ! » A la pré-adolescence, sa bibliothécaire lui fait découvrir le monde de la BD et il adhère tout de suite; le festival de la Bande dessinée à Angoulême devient son lieu de pèlerinage. « A l’époque, la littérature jeunesse se limitait à la Bibliothèque verte, la BD a changé mon regard. J’étais un grand fan d’Adèle Blanc Sec, elle m’a beaucoup inspiré pour la série Sacré Cœur, tout comme « La dernière séance » dont les films américains sont une référence pour Cinémonstres. »
Incollable sur le sujet
Sensible à l’économie, il décide de suivre des études en Sciences éco. « Je ne pensais pas que ma passion pouvait être un métier. »Il se trompe alors de chemin, mais sera vite rattrapé par ce qui l’anime. « Seul le dessin m’intéressait, un pressbook sous le bras, j’ai décidé d’aller frapper à la porte de l’école d’arts appliqués de Poitiers. L’accueil a été chaleureux, on m’a accepté et j’ai sauté la première année ; mais le travail a été intense, je devais apprendre toutes les techniques. » A la sortie de l’école, en 1993, Laurent Audouin se met à son compte et part pour la capitale faire du dessin de presse. « Pendant mes études, j’étais devenu le dessinateur à Centre Presse, tous les soirs j’apportais un dessin en fonction de l’actualité. Mon pressbook mieux achalandé, je suis parti au culot frapper à la porte des grandes maisons, l’Express, le Nouvel Obs, Paris Match … et je termine par les Incollables, ils me retiennent. » L’expérience durera trois ans. Laurent Audouin réalise plus de 3 000 dessins qu’il envoie tous les soirs par La Poste. Insatiable travailleur, il devient illustrateur pour la presse jeunesse chez Fleurus, Bayard, Milan, Nathan … Mais après 12 ans de presse, il veut réaliser son rêve secret : sortir un album. « C’est le graal pour un illustrateur. A cette période, j’ai 30 ans et je suis un papa d’une petite Mathilde très grognonne, elle m’inspire « Mathidosaure ». Je présente le livre à Bayard, il le prend comme tel et le publie. » Le succès est fulgurant, un passage à l’émission Les Maternelles et les ventes explosent. Mais ses enfants ont grandi et refusant de faire du « Petit Ours Brun », il se tourne vers les 7/11 ans. Une nouvelle dynamique se met en marche, il rencontre des auteurs et se lance dans différentes collaborations. « Je retrouve Fanny Joly et nous démarrons en 2008 la série Mirette, s’ensuit Sacré Cœur avec Amélie Sarn et depuis cette année avec Stéphane Tamaillon, nous avons démarré la série Cinémonstres. » En parallèle, il écrit également ses propres histoires « Génial mon école part ».
Mirette, la starlette
Et cette dynamique prend un nouvel élan avec Mirette qui mène l’enquête désormais à la télévision. « TF1 m’avait contacté il y a trois ans, mais je n’y croyais pas trop. Lorsqu’ils m’ont demandé de réaliser les personnages secondaires et les décors, j’ai commencé à y croire. Lorsque j’ai vu la bande annonce, j’ai été conquis, l’image est très fidèle au dessin. » Mirette, ce sont 52 enquêtes de 11 minutes à travers le monde à découvrir tous les samedis et dimanches matins à 7 h 20. Avide de création et produisant en moyenne dix livres par an, Laurent Audouin prépare en janvier la sortie du 9e album de Mirette en voyage à Rio et en mars du tome 3 de Cinémonstres « L’abominable docteur Mouche ».
Lydia De Abreu
Les enquêtes de Mirette en vidéos sur le site de TF1.