Elégant et charmeur, Aurélien Tricot est connu pour son engagement politique et ses actions en faveur du sport, mais au delà de la représentation, c’est un homme de coeur qui a connu les difficultés et qui avance sans oublier d’où il vient.
C’est au Cameroun, à Yaoundé où Aurélien Tricot a fait ses premiers pas en mai 1976. Installé dans le quartier général des armées, sa maman aimait suivre l’actualité du pays et lui se plaisait à l’écouter. Fin des années 80, lorsque les tensions montent au Cameroun, la famille Tricot choisit de quitter le pays pour rejoindre la terre natale du papa deux-sévrien, à Cerizay. « Nous avons été si chaleureusement accueilli. A l’époque, nous étions 4 000 habitants, beaucoup de Portugais et quelques familles africaines, tout le monde se mélangeait, l’exclusion comme la discrimination n’existaient pas. » Ses parents se séparent alors qu’il n’est qu’un jeune homme. Dernier enfant d’une fratrie de 5, il se met à travailler le matin chez Heuliez pour subvenir aux besoins de la famille. « Nous faisions le ménage avant que les ouvriers arrivent et pendant les vacances je travaillais avec eux. Nous avons connu la pauvreté, sans jamais avoir le sentiment de manque. A Cerizay nous baignions dans la mixité, certains ne manquaient de rien et d’autres de beaucoup, mais nous étions tous amis. »
L’engagement pour les autres
Elève sérieux ayant le sens des responsabilités très jeune, il devient vite délégué de classe et se découvre « une appétence pour la culture, j’étais très curieux, je voulais en savoir plus ». Après son bac ES, il souhaite rejoindre la fac de droit à Poitiers. « Je voulais être avocat et défendre les opprimés, mais je savais que pour réussir je ne devais pas aller en cité universitaire où tous les copains se trouvaient. J’étais fêtard, mais raisonnable, alors j’ai choisi de m’installer en centre-ville et je rentrais tous les weekends pour travailler. » Entre les cours et ses jobs, Aurélien Tricot s’investit en politique, dès les années 90, il milite pour la section PS à Cerizay, lorsqu’il rejoint Poitiers, il intègre la section locale. En 2001, il devient secrétaire de groupe. Il s’investit fortement pour la campagne, organise un meeting à Blossac et son candidat est élu. Naturellement, Jacques Santrot le nomme directeur de cabinet. Un poste qu’il a occupé jusqu’en 2008. « Nous avons eu un bon feeling, il est d’une densité humaine avec une voix de stentor qui sait capter votre attention. » Lorsque Jacques Santrot s’en va, il rejoint l’équipe d’Alain Claeys et devient son attaché parlementaire pendant trois ans, mais également vice-président à Poitiers et Grand Poitiers en charge des sports et des équipements sportifs. « Pour moi, les terrains de sports sont incontestablement au cœur de la plus grande mixité sociale, démographique, économique et intergénérationnelle. J’aime voir un chef d’entreprise discuter avec un jeune du match de basket qu’ils viennent de voir. C’est beau. » En 2011, une nouvelle aventure l’attend à la Région Poitou-Charentes comme chargé de mission auprès des directeurs de services sous le règne de Ségolène Royal. Sa mission accomplie, il poursuit son engagement dans la collectivité et devient directeur de cabinet de Jean-François Dauré à Grand Angoulême. Les élections législatives arrivant, il choisit de démissionner de son poste pour se consacrer à sa campagne, mais la bataille s’avère plus épineuse que prévue. Candidat déchu de la primaire à gauche, il fait savoir son mécontentent auprès de Solférino qui lui donne raison. Les dès sont de nouveau lancés, un nouveau tour aura lieu après le national. « Je ne peux pas lâcher et je n’ai pas tout sorti, j’ai toujours agi dans la bienveillance et l’action, j’ai mon honneur et ma dignité à défendre. Rien n’est joué. »
Lydia De Abreu