Pour mieux répondre aux enjeux de demain, le groupe Energies Vienne a adopté une nouvelle organisation pour plus de clarté et d’efficacité. Sa recapitalisation signifie aussi des investissements pour les territoires.
C’est une petite révolution qui vient de s’opérer dans le groupe Energies Vienne, après 18 mois de préparation. Le syndicat et ses partenaires vont désormais fonctionner sous forme d’une holding. La participation de chacun dans les différentes sociétés s’en trouve ainsi clarifiée et simplifiée. Si le syndicat des communes de 1923 n’a pas beaucoup évolué et a toujours gardé la même maxime : amener des services de proximité aux habitants, la régie d’électricité de la Vienne fondée en 1925, a, elle, dû évoluer. « Dans un monde en constante mutation, surtout dans le domaine de l’énergie, les structures doivent évoluer pour mieux répondre aux défis, souligne Nicole Merle, présidente du syndicat Energies Vienne. Avec ce projet baptisé Aurore, le soleil va briller longtemps sur la planète Energies Vienne. C’est un renouveau qui doit nous garantir un brillant avenir. » Dans cette transformation, le groupe a sollicité ses partenaires historiques : la Caisse des dépôts et le Crédit Agricole de la Touraine et du Poitou. Ils sont ainsi au capital de la société d’économie mixte Sorégies, aux côtés du syndicat Energies Vienne. Ils détiennent désormais respectivement 8,1 % et 6,9 % du capital de Sorégies, soit un investissement pour chacun de 19,2 M et 16,3 M€. Le syndicat intercommunal d’énergies du Maine-et-Loire intervient à hauteur de 0,8 % et les entreprises locales de distribution (la régie Services Energie d’Ambérieux-en-Dombes, Ene’O de Carmaux et Energie Services Lannemezan) pour 0,4 %. Sorégies, pour sa part est actionnaire des sociétés Sergies, SRD, Boutineau et Alterna (pour 64 %). « Le syndicat a toujours su s’adapter à son environnement, c’est ainsi que Sorégies s’adapte aussi, explique Philippe Chartier, président du directoire de Sorégies. Cela nous permet de mieux faire face à la concurrence, d’affirmer notre place face aux géants et ainsi de persister. Nous avons aujourd’hui un service de qualité à des prix compétitifs. » Sorégies compte 143 000 clients en électricité (particuliers, entreprises et collectivités) et 11 000 clients gaz.
Un réseau plus intelligent et plus d’énergies renouvelables
Derrière ces évolutions et ces prises de participation, c’est plus d’investissements pour les territoires. Plusieurs axes stratégiques ont été définis pour 2025, dont celui d’investir 600 M€. Les premiers seront pour SRD, le gestionnaire du réseau de l’électricité (12 000 km de lignes, 145 000 installations sur 249 communes). Il faut entretenir, dépanner et renouveler ce réseau. « Aujourd’hui, plus d’acteurs interagissent avec ce réseau, note Pascal Grimaud, le président du directoire de SRD. En parallèle du physique, nous devons construire un réseau intelligent pour échanger les données, cela passe notamment par le déploiement de compteurs communicants. Pour garantir la fourniture, il nous faut aussi un meilleur pilotage des flux, limiter les pertes, expérimenter le stockage. »
Le groupe, a travers Sergies, souhaite aussi passer de 15 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique à 45 %. Sergies exploite aujourd’hui 5 parcs éoliens, 180 000 m2 de panneaux photovoltaïques, une unité de méthanisation et deux unités de biogaz. « Et nous comptons bien continuer, en Vienne, mais aussi sur d’autres territoires en France », précise Emmanuel Julien, président du directoire de Sergies. Avec cette évolution et les différents investissements, le groupe espère passer d’un chiffre d’affaires global de 325 M€ aujourd’hui, à 700 M€ à l’horizon 2025.
Mathilde Wojylac