La chambre de métiers et de l’artisanat des Deux-Sèvres vient de lancer, en partenariat avec la communauté de communes de Parthenay-Gâtine, une plate-forme en ligne permettant à des entreprises d’accéder à un logiciel métier. « Ce projet est là pour aider les plus petites structures qui n’ont pas forcément les moyens d’investir », souligne la présidente de la CMA 79, Nathalie Gauthier. Cette initiative unique en France permet déjà à 12 entreprises artisanales du secteur de la métallurgie de tester le dispositif.
Un bureau virtuel accessible partout
De chez eux, de leur entreprise, sur tablette ou smartphone, les artisans se connectent à un bureau virtuel. Ils ont ainsi accès à des logiciels métiers, mais ils peuvent aussi stocker leurs données et bénéficier d’un support technique. « Ce sont en général des logiciels coûteux et complexes, explique Pierrick Sécher, responsable du Pôle national d’innovation du travail des métaux. Et donc peu déployés dans les PME, mais qui deviennent indispensables dans la relation avec les sous-traitants. » Les licences peuvent coûter de 6 000 à 10 000 €, sans compter les mises à jour. « Ils sont souvent utilisés en continu dans de grandes entreprises, mais seulement quelques heures par les artisans. » Un tel investissement de leur part n’était donc pas envisageable. Désormais, ils pourront y avoir accès à moindre frais.
Les exemples de logiciels disponibles à terme sur cette plate-forme sont nombreux : gestion, administration, logiciels de CAO (création assistée par ordinateur), de modélisation en 3D …
Pour le moment, les entreprises testant la plate-forme semblent y trouver leur compte. « Nous étions déjà équipés en logiciel CAO au niveau de notre bureau d’étude, mais pas dans l’atelier, où les ouvriers ne pouvaient pas lire les fichier, explique Jean-Sébastien Piet, de la société MSI. La plate-forme le permet. » Une solution de facilité pour ce chef d’entreprise ne désirant pas forcément acheter d’autres licences pour à peine quinze minutes d’utilisation quotidienne. « Le fait de ne pas être équipé de ces logiciels était aussi un frein pour les étudiants en formation désirant se diriger vers ces entreprises », précise Pierrick Sécher.
Christophe Chauvet répare des machines agricoles. Le dispositif de la chambre de métiers lui a permis de dessiner les pièces nécessaires et de les envoyer aux sous-traitants sans surcoût. Cela a changé sa manière de communiquer. « Cela nous permet d’avoir des pièces en deux jours et de réparer à moindre coût plutôt que de changer. Nous avons ainsi pu réduire certaines factures. » « Nous mettons ainsi à disposition des PME un outil performant pour demain, pour qu’elles puissent se préparer aussi à de nouveaux marchés, note Nathalie Gauthier. Demain, nous pourrons aussi généraliser cet outil à d’autres secteurs. »
L. R.