Historial du Poitou, le contenu révélé

Projet coup de cœur du président Bruno Belin, l’Historial du Poitou à Monts-sur-Guesnes a dévoilé son contenu, de la préhistoire à nos jours, le professeur émérite Jean-Marie Augustin nous emmène en voyage à travers le temps.

Si le projet existe depuis 5  ans, l’Historial du Poitou vient de franchir un nouveau cap en révélant à la presse le contenu de cet lieu unique dédié à l’histoire du Poitou. Très attaché au projet qui se situera face au château de Monts-sur-Guesnes, le président du Département a souligné l’importance de ce lieu stratégique. « Il sera à 35  km des deux principaux sites de la Vienne, le Center Parcs et le Futuroscope, mais également de Chinon, de Fontevraud et surtout à moins de 30 kilomètres de deux sorties d’autoroutes, A10 et A85, sans omettre deux gares TGV. Le choix de cette localisation ne manque pas d’arguments. »

Projet estimé à 10,9 millions d’euros, il est soutenu par le Département à hauteur de 2,7 M€, mais également par la Région et l’Europe pour 1,7 M€, l’État pour 2 M€, reste 4 M€ qui seront apportés par le concessionnaire désigné à la suite d’un appel à candidatures qui vient d’être lancé. Se déployant sur une surface de 3 100 m² répartis sur deux niveaux, l’Historial veut faire voyager les visiteurs à travers six espaces chrono-thématiques.

De la préhistoire à nos jours

Réuni autour de Jean-Marie Augustin, professeur émérite de l’université de Poitiers, le comité scientifique a révélé l’ensemble du contenu de l’Historial. Mais avant de partir en voyage, le visiteur  commence la visite par un film d’introduction sur le Poitou. « Nous ne pouvons pas parler d’histoire sans une approche géographique, assure le professeur. Tout commence par le Seuil du Poitou qui avant d’être un carrefour était une frontière et qui dit frontière dit batailles et lieu de passage depuis la préhistoire. » Par cette introduction, Jean-Marie Augustin nous transporte à l’ère de la préhistoire, de l’époque magdalénienne au néolithique, de la grotte du Chaffaud à Savigné au Roc aux sorciers, en passant par les Tumulus de Bougon ou le dolmen de Neuville. Après la préhistoire, c’est tout naturellement qu’il nous embarque dans l’Antiquité au cœur du Poitou gallo-romain où des vestiges de monuments sont encore visibles à Sanxay, Jaunay-Marigny ou Poitiers. Le troisième temps s’articule autour du millénaire médiéval, les châteaux et les abbayes ont le vent en poupe, comme ces personnalités célèbres qui sont passées par Poitiers : Sainte Radegonde, Aliénor duchesse d’Aquitaine ou encore Jeanne d’Arc. « Elle était venue à Poitiers pour se faire ausculter par des médecins pour savoir si la voix qu’elle a entendu était bien celle de Dieu. » Le 4e  espace temps, se situe du XVIe au XVIIIe siècles. « Il est question du Poitou qui jouit d’une belle renaissance et qui aux yeux du roi devient un territoire essentiel. » Se délectant d’une conjoncture économique et démographique plutôt positive, le Poitou traverse l’océan pour rejoindre l’Acadie au XVIIe siècle. « 30 % des émigrants au Québec provenaient du Poitou, d’Aunis et Saintonge, ils y sont restés jusqu’à la perte de l’Acadie en 1755. » Le dernier espace est consacré de la Révolution à nos jours. « De la réunion des Etats Généraux, à la création de trois départements dans le Poitou, en passant par la faculté de droit de Poitiers, sans omettre les députés et sénateurs de la Vienne qui ont eu un rôle au niveau national ou les personnalités comme Michel Brunet, cette période est riche de savoirs, sciences et techniques. »

Pour découvrir ce nouvel environnement, il faudra attendre 2020. Si certains se demandent comment va vivre ce lieu, Bruno Belin rappelle que « ce ne sera pas un musée, mais bien un espace interactif où le numérique déploiera ses différentes compétences pour le prix d’une place de cinéma » et Frédérick Gersal, le parrain de l’Historial, ajoute : « Ce sera un lieu intergénérationnel, les jeunes vont nous apprendre à maîtriser les smartphones, tablettes et QR code du bout des doigts et nous, nous transmettons nos savoirs. » Un bel échange en devenir.

Lydia De Abreu