Le Creps, le Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive situé à Vouneuil-sous-Biard est en plein renouveau. Projet d’établissement, nouveau logo, investissements … les projets sont nombreux. Cette nouvelle dynamique doit aussi accompagner la préparation des prochaines olympiades. Retour sur cette nouvelle démarche avec Patrice Behague, directeur du Creps de Poitiers.
Info-éco / Pouvez-vous présenter le site en quelques chiffres ?
Patrice Behague / L’établissement est implanté depuis 75 ans sur Vouneuil-sous-Biard, à deux pas de Poitiers. 70 agents interviennent sur le site. Le parc de 42 hectares comprend 15 installations couvertes, 17 terrain de sport extérieurs, 25 bâtiments dont la restauration et l’hébergement (270 lits). Le site accueille 156 sportifs, dont 44 de haut niveau et 66 espoirs. Nous accueillons une équipe à demeure : l’équipe féminine de cyclisme FDJ-Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope. Le Creps a quatre missions principales : l’accompagnement du sport de haut niveau, la formation professionnelle aux métiers du sport, de la jeunesse et de la vie associative, la recherche et le soutien à la vie associative locale. Depuis 2009, les Creps est le site pour la formation initiale des cadres du ministère en charge des sports. Chaque année, quelques 200 professeurs de sport, conseillers d’éducation populaire et de jeunesse, conseillers techniques et pédagogiques supérieurs, inspecteurs de la jeunesse et des sports viennent se former.
Info-éco / La loi NOTRe a eu un impact sur votre fonctionnement, lequel ?
P. B. / Depuis le 1er janvier 2016, c’est la Région Nouvelle-Aquitaine qui est propriétaire du patrimoine du Creps. Elle a en charge les agents d’accueil, de restauration, l’entretien et la maintenance du site. Pour l’instant 18 personnels ont changé de statut. Nous avons préparé cette nouvelle étape en construisant un nouveau plan. Les choses étaient déjà initiées, mais nous avons saisi cette fenêtre pour les concrétiser. En nous appuyant sur les 75 ans du site, nous avons établi un projet d’établissement avec les agents, les partenaires, les usagers pour continuer à progresser, pour nous projeter en 2023. C’est un projet SMART : simple, mesurable, atteignable, réaliste et temporel. Il est aussi évolutif pour s’adapter aux politiques publiques, à nos partenaires et à notre environnement.
Info-éco / Pouvez-vous nous expliquer ce nouveau projet d’établissement ?
P. B. / Ce projet part de nos forces, de nos faiblesses, des opportunités à saisir. Nous avons mis en avant des axes stratégiques, des objectifs et mis en place un plan d’actions. Il existe des indicateurs de réussite pour évaluer et ajuster ensuite ce plan d’actions. Nous sommes sur un management par le projet. Le plus compliqué est de mobiliser l’ensemble des agents sur ce projet, mais il y a eu une très bonne adhésion de l’ensemble des équipes. Pour matérialiser ce changement, nous avons aussi une nouvelle identité visuelle avec un nouveau logo : c’est un diamant brut à tailler. Nous avons un slogan, notre triple E : expertise, exigence, excellence. 2017 est l’année du changement. Nous avons maintenant entériné notre feuille de route pour les deux olympiades à venir.
Info-éco / Sur la formation, quelles sont vos marges de progression ?
P. B. / Nous avons une charte qualité sur la formation aux métiers du sport, de la jeunesse et de la vie associative. Nous développons la formation tout au long de la vie.
Info-éco / Vous avez eu le label Grand Insep, à quoi cela correspond-t-il ?
P. B. / En matière de sport de haut niveau, les fédérations sportives souhaitent regrouper leurs efforts pour que la France soit dans les cinq premières nations aux Jeux olympiques et dans les dix premières aux Jeux paralympiques. Collectivement, nous participons à cet élan. Il y a des paliers, un peu comme un label de qualité. Le Creps de Poitiers a obtenu le bronze. Pour 2021, nous visons l’argent. C’est en amont qu’il faut avoir pris les bonnes décisions, si Paris accueille les Jeux olympiques en 2024. Nous sommes dans un bon élan, c’est une démarche structurante pour tous.
Info-éco / L’une de vos particularités est d’avoir créé des partenariats en recherche. Pouvez-vous nous en dire plus ?
P. B. / Avec le CRITT Sport et Loisirs, l’université de Poitiers et l’institut Pprime, nous avons développé des programmes au service de la performance sportive. Actuellement, nous travaillons sur trois appels à projets. Avec l’institut français du cheval et de l’équitation, basé à Saumur, le sujet est l’analyse des mouvements du cheval et du cavalier lors d’un concours complet et plus largement la biomécanique. Le deuxième projet est un banc de mesures et d’analyses des flèches avec la fédération française de tir à l’arc. La déclinaison se fera aussi avec un banc d’analyses pour les arcs. Avec la fédération française de cyclisme, nous sommes sur l’analyse du départ en BMX, car de nombreuses chutes interviennent à ce moment là. Peu d’établissements ont cette particularité.
Info-éco / La Région a voté un plan d’investissements pour les prochaines années, quels sont-ils ?
P. B. / Un plan pluri-annuel d’investissements de 14,55 millions d’euros a été voté par la Région Nouvelle-Aquitaine. Il y a 745 000 euros qui seront consacrés à la rénovation des halles de tennis. Jusqu’en 2021, il s’agit notamment de travaux de réhabilitation des hébergements (pour avoir une douche et des toilettes dans chaque chambre) et la construction d’un nouveau bâtiment de 80 lits. Des gymnases seront aussi reconstruits. Des travaux de mise aux normes des installations, tant sur la sécurité que l’accessibilité sont aussi prévus.
Propos recueillis par M. W.
Plus sur : www.cr086.fr.