Pour son assemblée générale, la Fédération française du bâtiment de la Vienne recevait son président national, Jacques Chanut et régional, Olivier Salleron, l’occasion de faire le point sur la situation du secteur. « Le bâtiment dans la Vienne connaît une véritable fracture territoriale. Si la reprise se fait sentir au niveau national, dans la Vienne, ce n’est pas le cas, insiste Jérôme Beaujaneau, président de la FFB86. Il n’y a pas de redémarrage et l’emploi continue de se dégrader. Il y a un regain quand les entreprises vont voir du côté de la Côte Atlantique ou des métropoles, mais sur le département, il n’y a pas de déploiement de l’activité. L’autre piste est de mieux travailler demain avec le lean management, la maquette numérique … Nous pourrons compenser la baisse des marges par plus de méthode et d’efficience, pour sortir de cette morosité. Nous croyons aussi à la rénovation énergétique, les particuliers peuvent faire repartir le secteur. »
Au niveau régional, la Nouvelle-Aquitaine est la 3e en terme de chiffre d’affaires avec 12 milliards d’euros générés. « Nous avons une région dynamique, mais effectivement 7 départements sur 12 affiche une timide reprise virtuelle, note Olivier Salleron. L’activité stagne, les emplois disparaissent. Cette année, nous espérons une plus faible diminution que les années précédentes. Ce sont clairement les quatre départements côtiers et la mégapole de Bordeaux qui entraînent la région. »
L’un des principaux sujets au niveau régional en ce moment est la mise en place à partir du 31 mai de la carte BTP pour lutter contre le travail détaché illégal. « Ce n’est pas une solution miracle, mais ainsi nous aurons des contrôles plus simples, plus rapides. » Jacques Chanut souligne : « C’est un engagement de la profession. Et c’est la première fois qu’un secteur paye pour que l’Etat le contrôle mieux ! »
Ce rendez-vous était aussi l’occasion d’évoquer les 112 propositions faites par le bâtiment aux candidats aux législatives. « C’est le moment d’informer, de faire un effort de pédagogie, d’explication, souligne Jacques Chanut. Pour une grande partie des nouveaux députés, ce sera leur premier mandat. » Ainsi, la fédération propose à l’image des grands travaux pour les quartiers, un grand plan de rénovation des centres-bourgs, « pour prendre en compte ces zones rurales ou péri-urbaines qui n’ont pas besoin de logements neufs, mais d’une mise aux normes, d’une adaptation des logements existants ». Sur l’auto-entrepreneuriat, la FFB demande la suppression de la double activité dans le bâtiment. « L’ouvrier en tant qu’auto-entrepreneur est souvent en concurrence déloyale avec son propre employeur. » Enfin, le président appuie sur la simplification normative. « Notre code du travail n’est plus adapté. Il est à deux vitesses, d’un coté les grandes entreprises et les autres. Quand une PME veut embaucher aujourd’hui, c’est une angoisse pour son dirigeant. Et simplifier ne veut pas dire précariser. Il faut fluidifier les relations. »
M. W.