A La Rochelle, un nom vient tout de suite lorsque l’on évoque l’immobilier d’entreprise : Guémas. Mais Ghislain, 49 ans, refuse d’apparaître comme une référence.
Les frères Jean-Pierre et Bernard se sont pourtant lancés dans la construction générale, en 1972. Mais après quelques années, ils se sont orientés vers un marché qui n’attirait personne, l’immobilier d’entreprise. Ils ont participé à la naissance de la zone commerciale de Beaulieu, de la résidence « Le village de Suède » à deux pas du centre ville ou encore du centre d’affaires « Cap ouest », tout près de la gare. Ghislain et Arnaud, leurs fils respectifs, leur ont emboîté le pas. En 1990, ils ont créé leur propre structure, Guémas Immopro (ils ont en même temps lancés Agi pierre, constructeur de logements, et Locagence, pour les louer) et sont devenus, brièvement, des concurrents de leurs parents.
Mais rapidement, Jean-Pierre et Bernard se sont spécialisés dans la comptabilité gestion et les enfants dans le commercial. Le groupe Guémas était né. En 2005, la vente de la gestion de logement à Foncia en a modifié le portefeuille. « Avant cela, le groupe gérait environ 350 logements et 60 baux professionnels. Aujourd’hui c’est l’inverse », indique Ghislain Guémas. Malgré cela, ce juriste de formation refuse l’étiquette de référence locale en matière d’espaces professionnels. « Nous sommes simplement une entreprise familiale de huit personnes », minore-t-il.
« Pas de valeur patrimoniale »
Tout aussi prudent que modeste, il mesure la fragilité et la difficulté de son secteur d’activité. « Un bien professionnel ne prend pas de valeur patrimoniale, et la gestion de tels biens demande plus d’attention. Un logement se loue en une semaine. Pour un bien professionnel, beaucoup de paramètres entrent en jeu. Et s’il n’est pas loué pendant longtemps, cela révèle un problème. Sans compter qu’il y a moins de stabilité dans l’immobilier d’entreprise. Avec l’arrivée d’internet et le développement du travail à domicile, ça oblige à rester en alerte. Depuis 2008, les bureaux étaient impactés par la crise. Aujourd’hui ce sont les locaux commerciaux et d’activité. C’est un cycle. L’immobilier d’entreprise a du mal. Il est lié à l’économie nationale, même si à La Rochelle on construit beaucoup de logements avec souvent des locaux d’entreprise en rez-de-chaussée. Et puis il y a plus d’offres que de demandes. » Passionné par la relation client, Ghislain Guémas apprécie cependant ce secteur. « On a affaire à des professionnels, qui ont une meilleure connaissance de la vie d’une entreprise. C’est agréable, alors que les particuliers ce sont surtout des droits. »
O. G.