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Marlène Duclos-Lecerf : « Je suis un rouleau compresseur »

Duclos Lecerf

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Marlène Duclos-Lecerf : « Je suis un rouleau compresseur »

De sa nomination à la direction générale du groupe Duclos, en 2008, à aujourd’hui, Marlène Duclos-Lecerf a dû convaincre employés, clients et investisseurs du bien fondé de sa démarche. Elle a reçu le mois dernier le trophée de la « Femme communicante » des Femmes de l’économie grand Sud-Ouest.

Duclos Lecerf

De sa nomination à la direction générale du groupe Duclos, en 2008, à aujourd’hui, Marlène Duclos-Lecerf a dû convaincre employés, clients et investisseurs du bien fondé de sa démarche. Elle a reçu le mois dernier le trophée de la « Femme communicante » des Femmes de l’économie grand Sud-Ouest.

Ce prix la surprend. « Je suis un rouleau compresseur », glisse Marlène Duclos-Lecerf. Mais elle se décrit aussi droite, rigoureuse et pragmatique. « Je viens d’une famille modeste où il fallait compter au franc près. J’ai cette culture en moi. » Elle l’a appliquée d’emblée au groupe Duclos, spécialisé dans les matériaux de construction. Il le fallait pour redresser les finances car le groupe constitué par son mari, Jean-Pierre Duclos, en 2005, a grandi très vite, bien que ce dernier ait commencé en 1989 en créant Duclos Bois et Matériaux à Saujon. Le groupe compte huit agences Big Mat, coopérative qu’il a rejointe en 2005, cinq centrales à béton et la société Bois Charpentes Assemblées, toutes créées entre 2005 et 2007. En 2008, la crise économique a révélé la faiblesse de la politique des prix bas. Qui plus est, une semaine après l’intronisation de la directrice générale, le patron a dû s’absenter huit mois.

L’école du terrain

Marlène Duclos-Lecerf s’est retrouvée seule aux commandes d’un groupe au bord du gouffre sans connaître sa fonction. « Le commissaire aux comptes m’a expliqué », dit-elle. Elle a surtout compris qu’il fallait changer des choses. « Il y avait trop de stocks, des marges trop faibles et des écarts importants d’inventaire. J’ai dû mettre mon fonctionnement en place. » Cela a été drastique. Changement de comptable et d’expert comptable et surtout, changement de politique. « Désormais, le client paie comptant, les commerciaux vont chercher l’argent des livraisons et ce qui rentre et ce qui sort est rigoureusement noté. » Cela a fait grincer des dents, mais son expérience parlait pour elle.

« J’ai fait l’école du terrain », avance-t-elle. A 18 ans, bac de comptabilité en poche, elle veut travailler. Elle commence comme vendeuse chez le fabricant de chaussures Charles Jourdan. « Mais on ne vend bien que ce qu’on connaît bien », assure-t-elle. Elle demande alors à travailler à la chaîne. Elle appliquera cette méthode partout où elle passera. Chez un constructeur de maisons individuelles à Bordeaux, chez Pinault Matériaux — où elle fait des stages à l’usine et sur les toits avec un couvreur pour se spécialiser dans la tuile —, chez TBF (aujourd’hui Terreal), qui lui confie le développement de la marque dans le Languedoc. Une gageure pour une femme de 23  ans, belle et toute seule dans un milieu de machos. Blagues salaces, propositions indécentes, elle a même dû décocher une baffe pour se faire respecter. Mais elle réussit. « Heureusement, j’ai un gros tempérament. » Et de l’énergie à revendre. Mais surtout elle est passionnée. Cela lui permet de s’imposer chez Klober, puis Laffarge Plâtre (aujourd’hui Signat) dont le directeur lui fait rencontrer un certain Jean-Pierre Duclos. Un patron et un homme qui ne regrette vraiment pas son choix. Aujourd’hui son groupe est stable, et il a trouvé l’amour.

O. G.

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