D’ici la fin de l’année, ou peut-être en début d’année prochaine, les professionnels de Charente-Maritime pourront régénérer leurs batteries et leurs huiles de moteurs.
Qu’il s’agisse de batteries de camion, de bateau, de car ou d’automobile, de batteries de traction (chariot élévateur) ou des batteries stationnaires (photovoltaïque, batterie de secours, de salle blanche), tant que ce sont des batteries au plomb, les professionnels pourront les apporter à Coéco Régénération, qui leur appliquera un traitement par électrolyse pour débarrasser les cosses du sulfate qui les encrasse et les condamne à la déchetterie. Pour 25 euros à 100 euros, on peut ainsi multiplier par deux la durée de vie des batteries.
Cette future Scic (société coopérative d’intérêt collectif) par action simplifiée, née de l’imagination des membres de la très active Jeune chambre économique de Rochefort (JCE), retraitera aussi les huiles, là aussi toutes les huiles : huile de moteur, huiles industrielles, huiles hydrauliques. Cette fois, ce sera Coéco qui se déplacera pour les filtrer sur site et les ramener à un état quasi originel, sauf si celles-ci ont été mélangées.
15 mois de formation
Ce n’est pas tout, Coéco sera une entreprise-école. « Nous allons aider les jeunes qui ont un projet, explique Olivier Grizon, directeur de la commission Coéco au sein de la JCE. Nous recrutons, justement sur présentation de leur projet, trois à cinq élèves par pôle (pôle batterie et pôle huile, NDLR). Coéco sera pour eux à la fois une école et à la fois une entreprise. » Ils seront ainsi formés, pendant 15 à 18 mois avec l’aide du centre de formation Cipecma, au secrétariat, à la stratégie, aux ressources humaines, à la gestion financière, commercial, au marketing … Ils seront en contrat de professionnalisation et connaîtront ainsi tous les services.
« Mais en même temps, ils seront gestionnaires de Coéco, qui devra avoir une rentabilité économique, prévient Olivier Grizon. Ils en seront les dirigeants et devront proposer une stratégie au comité de pilotage de Coéco. » Qui rassemblera des professionnels partenaires du projet : In Extenso (expert-comptable), le Crédit Mutuel, la MACIF, Manuchar (équipement industriel), Synap’TIC (communication) et Pôle Emploi. A la fin de leur formation, ces jeunes seront prêts à se lancer, « mais dans un autre secteur que la régénération d’huiles et de batteries, souligne Olivier Grizon. Sinon, on se crée de la concurrence. » En parallèle, un autre entreprise école Coéco pourrait voir le jour, à Paris cette fois.
Il manque des fonds
Mais tout cela ne sera possible que si la JCE parvient à rassembler les fonds nécessaires, soit 130 000 euros. Or il en manque pour le moment un tiers. « Nous figurons parmi les 100 projets retenus par La France s’engage, le programme de soutien à l’innovation sociale porté par François Hollande, explique la présidente de la JCE, Hélène Gascard, qui espère décrocher une subvention. Ensuite nous lancerons une opération de crowdfunding. »
O. G.
Tous les détails sur : coeco.fr.