A la suite de la session du conseil régional au cours de laquelle le schéma régional aéroportuaire a été adopté, Alain Claeys, président de Grand Poitiers souhaitait clarifier la position de l’agglomération. « A la question : est-ce que l’aéroport Poitiers/Biard est utile à l’attractivité de la Vienne et de Grand Poitiers ? C’est sans hésitation oui ! » Face aux difficultés du site, Alain Claeys soulève trois points. Le premier est l’exploitation même de l’aéroport. « Aujourd’hui, les objectifs de la délégation de service public confiée à Vinci Airports ne sont pas remplis. » Le contrat prévoyait 170 000 passagers, quand actuellement la fréquentation s’établit à 115 000. « Il faut se poser la question du pourquoi et non pas se renvoyer les responsabilités. J’ai ainsi demandé à ce que le syndicat lance une assistance à maîtrise d’ouvrage pour établir un rapport sur l’aéroport. Une instance extérieure et indépendante devra ainsi mettre en avant les atouts, les faiblesses du site, mais aussi faire le point sur les potentiels marchés. Il faut un état des lieux et une stratégie. Le modèle économique de l’aéroport doit être revu. Comment diversifier l’offre ? La deuxième piste de réflexion est sur les mutualisations possibles entre aéroports régionaux. L’Etat nous y pousse, il faut regarder en ce sens. » L’étude devrait être rendue pour le premier semestre 2018 afin de faire face aux échéances suivantes de fin de la DSP (prévue pour fin 2018).
Face au conseil régional, Alain Claeys a obtenu une clause dite « de revoyure » fixée à janvier 2019. « Nous ne pouvons pas reprocher à la Région la situation de notre aéroport, mais je pense qu’elle a fait une erreur d’appréciation quand elle met en avant la proximité de la LGV. L’attractivité est un tout. Nous ne pouvons pas accepter cet argument. La présence du Futuroscope sur notre territoire, troisième parc de loisirs français, comme des industriels Châtelleraudais sont des éléments à prendre en compte. Nous avons ainsi 12 mois pour construire une stratégie et la présenter. »
Enfin, la situation financière de la chambre de commerce et d’industrie de la Vienne, membre du syndicat mixte de l’aéroport au même titre que Grand Poitiers et le conseil départemental de la Vienne, est un sujet préoccupant. « Après, l’équation ne se résume pas à la CCI ne pouvant plus payer, la Région doit la remplacer. Il faut examiner ce sujet avec attention. »
Le président de Grand Poitiers soulève également le point spécifique de l’obligation de service public sur la ligne La Rochelle-Poitiers-Lyon. La compagnie Hop ! a été choisie pour 7 ans et les financements de la CCI de La Rochelle, de l’Etat et de la Région sont ici garantis jusqu’à fin 2019. « Mais, même si la ligne fonctionne très bien, il peut y avoir du changement ensuite. Cela fait partie du débat. Il nous faut nous armer pour négocier avec l’Etat, la Région. Grand Poitiers reste mobilisé sur ce sujet. Nous ne sommes pas là pour aller chercher des sous pour boucher des trous, mais bien pour construire une stratégie et des fondations pour repartir. Et c’est à nous, le syndicat, de faire ce travail, ensemble, pour trouver une solution collectivement. »
M. W.