Après 16 mois et 8 millions d’euros de travaux, le Confort Moderne a rouvert ses portes à Poitiers. Lieu emblématique et incontournable de la scène contemporaine, friche artistique pionnière, le site offre depuis 32 ans une programmation alternative et exigeante sur les musiques actuelles et l’art contemporain. Pour l’occasion, la ministre de la culture, Françoise Nyssen avait fait le déplacement à Poitiers. « C’est un lieu multiple où le public peut venir voir, écouter, mais aussi produire des micro-édition, où les artistes peuvent créer, que ce soit en musique ou dans les arts plastiques. Dans son architecture, tous ces éléments ont été repris pour servir au mieux cette façon de faire ensemble, pour mettre en valeur les possibilités et les envies de faire. Parfois, les lieux culturels sont trop impressionnants et les gens n’osent pas entrer, je fais le pari que ce ne sera pas le cas ici. Il y a cette énergie créative si réjouissante. »
Le croisement des disciplines est resté au cœur du projet. « Cette ancienne fonderie devenue un entrepôt d’électroménager a été parmi les premières friches à trouver une reconversion et faire se rencontrer les artistes, les techniciens et le public, souligne Alain Claeys, maire de Poitiers. Le Confort Moderne propose désormais un outil et des espaces mieux adaptés à la création. Cette réhabilitation permet d’offrir de nouveaux points de vue aux utilisateurs, c’est un regard contemporain sur un bâtiment empreint d’histoires et de souvenirs. Le visiteur oscille entre familier et inconnu face à ce lieu de vie, de rencontres et de partage. C’est une requalification réussie quand l’œuvre révèle le patrimoine avec un regard contemporain. Avec l’éducation, la culture est ce que nous avons de plus précieux. C’est un élément de liberté, d’attractivité, de solidarité, qui permet de cultiver la différence au quotidien. »
A l’issue d’un dialogue compétitif, la projet de réhabilitation a été confié à Nicole Concordet. « Il s’agissait de faire communiquer les lieux, de faire ressortir la transversalité des activités, de faire le lien entre les artistes et le public, entre les amateurs et les professionnels, entre la musique et les arts plastiques, explique l’architecte. C’est à la fois un espace de diffusion, d’exposition, mais aussi de création. Il me fallait juste révéler les qualités des espaces existants, sans les surcharger. » Outre les deux salles de concerts (800 et 250 places), le site est doté de deux espaces d’exposition (1 000 et 200 m2), de deux studios de répétition, d’un studio de création, de 10 chambres et deux studios pour les résidences d’artistes, d’un restaurant (80 couverts), d’un bar de nuit et d’une Fanzinothèque. Le site accueillie aussi des associations, dont le comité de quartier « Autour du Pont Neuf ».
M. W.