Dix ans après son installation, le chocolatier poitevin s’est fait une place parmi les commerçants de Poitiers. Artisan fabricant, Benoît Labelle réalise lui-même tous les produits vendus en boutique.
Dans le laboratoire installé au dessus de sa boutique, 23, rue des Cordeliers, Benoît Labelle fabrique tous ses chocolats et autres confiseries, tout en partageant avec les apprentis et stagiaires qui passent par sa chocolaterie, son savoir-faire acquis dans les plus grandes maisons. Car s’il est né et a fait ses premières armes à Poitiers, chez Maxime comme chef pâtissier, c’est à Paris qu’il a décidé de se perfectionner au sein d’abord de la maison Lenôtre, où il restera près de 11 années. En 2001, il fait la connaissance de Pierre Hermé qui fait de lui son premier chef chocolatier. Enfin, de 2002 à 2006, Benoît Labelle est responsable de la production, du développement et de l’international pour la maison Dalloyau.
En 2007, sa vie familiale le ramène à Poitiers où il décide de lancer sa boutique et sa propre fabrication : « Poitiers est une ville d’institutions où les gens ont leurs habitudes, mais, en dix ans on s’est fait une place en développant ce qui n’existait pas à notre arrivée, raconte Benoit Labelle. Il a fallu se projeter et tout créer car avant, ici, il y avait une sandwicherie. » Pour se démarquer de ses concurrents, la chocolaterie mise sur les glaces pour se faire connaître en cette fin de printemps très chaude de 2007.
Cinq années difficiles et une remontée
« Cela a très très bien marché au début, mais les difficultés sont arrivées très vite en septembre avec la crise financière, mais aussi les travaux en centre-ville et l’ouverture d’Auchan, se souvient le chocolatier. Nous n’avons repris notre croissance qu’en 2012-2013. » Pour compenser, entre temps, Benoît Labelle fourni des hôtels parisiens, fait jouer ses contacts et son réseau.
Aujourd’hui, la chocolaterie a une clientèle fidèle. Si les chocolats, vendus de septembre à Pâques, représentent 50 % de l’activité, le reste se partage entre les macarons et les glaces. Côté projets, Benoît Labelle, qui envisageait au départ d’ouvrir plusieurs boutiques, souhaite maintenant se concentrer sur son unique chocolaterie : « Et peut être à l’avenir bouger la production, ajoute t-il, car nous sommes un peu à l’étroit. Les gens ne savent pas ce que nous faisons et posent souvent la question de savoir si tout est fabriqué ici. »
L. A.