A tout juste un an, la communauté urbaine, familièrement appelée GP40 dresse un bilan plutôt optimiste ; des élus et des communes engagés, des projets portés à l’unisson, une Technopole en devenir et l’envie furieuse d’avancer ensemble pour l’attractivité du territoire.
Info-éco / La communauté urbaine souffle sa première bougie, pouvez-vous nous présenter GP40 ?
Alain Claeys / La communauté urbaine est le fruit d’un travail en commun. Si nous regardons en arrière, le 1er janvier 2017, nous sommes passés de 13 à 42 communes et au 1er juin, nous sommes devenus une communauté urbaine de 40 communes. GP40 représente un territoire de 200 000 habitants dont la population augmente selon les derniers chiffres du recensement. Nous faisons partie des 20 territoires les mieux desservis par le TGV, nous avons 15 fréquences aller-retour, nous sommes à 1h17 de Paris et 1h05 de Bordeaux. Nous avons également des logements et un foncier plus avantageux que Paris et Bordeaux et nous sommes la deuxième université et le deuxième CHU, de la Nouvelle-Aquitaine. En matière d’éducation, nous ne sommes pas en reste, nous avons la chance d’accueillir deux institutions délocalisées dans Grand Poitiers le CNED et le réseau Canopé. Le ministre de l’Education national, Jean-Michel Blanquer, lors de sa venue à Poitiers, a souligné que nous pourrions être la capitale de l’éducation en France. Un challenge intéressant, mais nous avons du travail.
Info-éco / Etes-vous satisfait de cette évolution ?
A. C. / Lorsque nous regardons dans le détail se dessine une carte d’identité avec des forces et des faiblesses. GP40 s’inscrit dans la Nouvelle-Aquitaine, elle doit pouvoir développer ses pôles d’excellence et travailler en réseau avec les autres institutions de la Région. Pour préciser ses forces et ses faiblesses, nous avons mis en place des politiques publiques pour développer notre attractivité. A titre personnel, construire ce projet de communauté urbaine avec les 39 maires est un moment que j’apprécie particulièrement dans ma vie publique. Pour négocier avec le conseil régional, nous devons peser. Souvent, on me rappelle que Bordeaux est une agglomération plus importante que Poitiers, mais nous le savons tous.C’est une chance que Poitiers et Bordeaux soient dans la même région. Les politiques publiques peuvent se rééquilibrer et réaménager de façon cohérente le territoire. En somme, pour nous, Bordeaux est un atout.
Info-éco / Quel accueil avez-vous reçu auprès des autres élus de GP40 ?
A. C. / Dans toute communauté humaine chacun s’exprime différemment. J’ai ressenti une très grande solidarité, une volonté de faire ensemble. Le débat qui avait lieu au départ, à travers certaines communes défavorables, est désormais effacé. Dire que nous sommes d’accord sur tout, ce serait mentir, il y a des points de discussion. Nous avons décidé, la veille de chaque assemblée, de mettre en place la conférence des maires, de 17h30 à 22h, où nous abordons tous les sujets à l’ordre du jour et où chacun exprime son point de vue. J’aimerais également souligner que nos services commencent à vraiment travailler ensemble et je tenais à leur rendre hommage, les ex GP13, sont là pour les autres, disponibles pour les plus petites communes. Par exemple, à Sainte Radegonde, les services n’avaient pas les mêmes habitudes de fonctionnement qu’à Poitiers, nous sommes en cours d’harmonisation.
Info-éco / Quelles sont les forces à développer ?
A. C. / La Technopole a pour mission de réunir les entreprises pour créer de la richesse, de l’emploi en s’appuyant sur le monde de la recherche. Elle permet à de nouveaux projets de se développer. Le CHU est une autre des forces de Grand Poitiers. Nous présenterons son livre blanc prochainement, qui servira à dessiner les contours de la médecine et de la recherche pour les prochaines années. Nous travaillons également avec l’université sur le schéma local d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Et au printemps, nous adopterons le projet de territoire de la communauté urbaine avec nos priorités, nos cibles et le développement de la marque territoriale.
Info-éco / Concrètement, quel sera le rôle de la Technopole ?
A. C. / Ne cherchons pas des mots compliqués, la Technopole est une alliance entre institutions et entreprises au service de l’innovation. Un directeur sera nommé en mars. Son rôle sera d’organiser comment à partir de la recherche on peut créer de l’innovation et de la richesse à travers l’emploi. C’est aussi simple que compliqué.
Info-éco / Certains détracteurs vous reprochent de rencontrer des entreprises, que leur répondez-vous ?
A. C. / Par principe, je ne réponds pas aux détracteurs. Si je ne visitais pas d’entreprises, d’autres me le reprocheraient. Depuis deux ans, j’ai rencontré une vingtaine de sociétés installées sur le territoire de Grand Poitiers. La raison est simple : nous avons une diversité d’entreprises, de pépites avec des capacités de recherche et de développement dont nous ne soupçonnons pas l’existence. Lorsqu’il a fallu créer la Technopole, les entreprises sont venues naturellement car il y a un lien de confiance entre la communauté urbaine et l’entreprise. Ce sont eux qui créent de l’activité, de l’emploi, mais ils ont besoin de ce lien. Nous allons créer un mouvement vertueux.
Propos recueillis par Lydia De Abreu