Elle a fait ses armes dans la célèbre ciergerie Guédon à Poitiers, un an après la fermeture, Corinne Rousseau fait renaître l’activité de ces cendres en proposant ses propres bougies et des cierges selon une technique ancestrale.
Elle a commencé, timidement à refaire des bougies dans un coin de son garage à Nieuil-l’Espoir. Assez rapidement, ses créations inspirées de techniques ancestrales et composées de produits naturels ont trouvé leur public en dehors des églises. Corinne Rousseau démarre son activité en catimini. « Je ne savais pas si mes produits allaient séduire, mais je ne voulais surtout pas retourner à ma première activité. » Avant de devenir artisane cirière, elle était comptable. En 2001, la société qui l’employait lui demande de faire un remplacement de quelques jours à la ciergerie Guédon à Poitiers, elle ne l’a jamais quitté, jusqu’à son licenciement économique en 2015.
Transmission de passion
Si au départ sa mission se concentrait sur la vente en magasin et l’emballage, Corinne Rousseau s’est vite passionnée par cet univers entre particulier et clergé. « En 2006, François, notre patron tombe malade, il a fallu mettre les bouchées doubles pour maintenir l’activité. Du comptoir, je suis passée à l’atelier et j’ai appris les différentes compositions et techniques ancestrales. » Son collègue Noël lui transmet son savoir-faire.
« A partir d’une mèche que nous accrochions au manège, nous façonnions des bougies par trempage. Nous pouvions réaliser jusqu’à 900 mèches par heure. A l’année, nous transformions 25 tonnes de cire. » Alors que l’activité battait son plein, l’heure de la retraite a sonné pour le patron. « Je lui ai proposé de racheter, mais en vain. Cette entreprise familiale datant de 1735 appartenait à beaucoup de personnes. Je pense qu’il a préféré m’épargner toutes les contraintes. » La ciergerie Guédon vend son fichier clients et met la clé sous la porte en janvier 2016. Corinne Rousseau s’accorde le temps de la réflexion et timidement, elle s’est donné les moyens d’avancer et crée Art’Chandèl en octobre 2016 avec la ferme intention de refaire des cierges.
Elle se lance dans la confection de bougies en cire d’abeilles ou de soja, s’amuse à proposer des formes fantaisistes en fonction de l’actualité. « Récemment labellisée marque du Poitou, j’ai moulé un petit baudet et proposé des bougies estampillées Poitou. Pour Pâques, je fais des œufs, pour les mariages, je fais des créations uniques … » Encouragée par l’accueil qu’elle reçoit, elle a décidé de franchir une nouvelle étape, se faire construire un manège sur-mesure.
Projet de musée-ciergerie
« J’ai commandé un petit manège de démonstration pour participer à davantage de salons et je travaille sur un modèle de manège à cierges. » Désormais plus en confiance sur l’accueil reçu par ses produits, elle hésite à installer le manège dans son garage ou créer sa propre boutique-musée du cierge. « A l’instar des macarons de Montmorillon, j’aimerais valoriser mon activité en partageant et perpétuant un savoir-faire ancestral. »
Lydia De Abreu
Plus : Pour découvrir les créations d’Art’Chandèl : www.artchandel.fr.