Eliraweb, la French Tech à la campagne

Basée à Saint-Julien-l’Ars, Eliraweb fait partie des 500 entreprises françaises figurant parmi les Champions de la croissance 2018. La société possède trois marques : un site d’information sur les paris hippiques, un comparateur de banques en ligne et une plate-forme de remboursement dédiée à l’hôtellerie.

Pour la deuxième année, Les Echos et Statista ont établi le palmarès des Champions de la Croissance pour 2018. Passant au crible la période 2013-2016, cette étude fait ressortir 500 entreprises françaises, acteurs de la nouvelle dynamique économique. Parmi, ces 500 sociétés de tous les secteurs, Eliraweb, basée à Saint-Julien-l’Ars, se positionne à la 195e place avec une croissance de 203,7 % entre 2013 et 2016.

La société, créée par Stéphane Lormeau, réunit trois sites internet, trois marques : turfomania.fr, banques-en-ligne.fr et eliracash.fr. « Je viens du monde de la banque avec ma femme, Stéphanie », précise le chef d’entreprise. Au sein du Crédit Agricole, il traite des problématiques de poste de travail et d’internet, puis glisse vers le marketing internet. Sa passion pour les chevaux de course, le pousse à créer un blog en 2003 : Turfomania, où il propose ses pronostics hippiques, commente les courses et rédige des articles sur le monde hippique. En 2005, il décroche son premier annonceur et se déclare en auto-entreprise. « L’activité continuait à grandir, jusqu’à me permettre d’en vivre. » Il crée en juillet 2007, Eliraweb. C’était également l’époque de l’apparition des banques en ligne. « Je ne pouvais pas oublier mon premier métier … » Banques-en-ligne.fr voit alors le jour. « C’est plus qu’un simple comparatif, nous proposons aussi du décryptage, des informations, des outils pour comparer l’offre bancaire (qu’il s’agisse de compte bancaire, de moyens de paiement, d’assurance vie ou encore de services de courtage de bourse en ligne). C’est un sujet complexe, nous essayons au maximum de faire de la pédagogie. »

L’activité connaît une belle croissance. Avec plus de cinq millions de visiteurs par mois, Turfomania est le 3e site national auprès des turfistes et le premier sur mobile, grâce à son application lancée en 2013. Depuis 2015, Turfomania propose également un journal hippique hebdomadaire. « Quand les grands ont mis du temps à aborder internet, nous avons pu nous glisser dans cet interstice et proposer un site de qualité et ergonomique, simple et efficace. »

Le digital à la campagne

En 2015, une nouvelle marque vient s’ajouter aux deux médias phares : EliraCash ou comment gagner de l’argent avec ses réservations d’hôtel. « Il s’agit de cash back sur tout ce qui a trait au voyage. Le consommateur s’inscrit, nous faisons la promotion de près de 1 200 e-commerçants et nous redistribuons aux consommateurs cette commission sous forme d’euros. » En 2015 aussi, Stéphanie Lormeau rejoint l’aventure, passant de conseillère financière à co-gérante. « Je le suivais depuis neuf ans dans son activité en tant qu’épouse de dirigeant. J’ai voulu m’impliquer plus. » Aujourd’hui, ils sont donc dix dans l’entreprise : deux co-gérants et huit salariés. La société est basée à Saint-Julien-l’Ars. « Nous avons fait le choix de nous éloigner, précise Stéphane Lormeau. Nous disposons d’une bonne connexion, nous n’avons pas de soucis pour nous garer et l’environnement est très agréable avec les cèdres, la piscine ou encore la possibilité de manger dehors dès les premiers rayons de soleil. » Stéphane Lormeau prête aussi attention à la protection de ses salariés, à l’entente générale. « Aujourd’hui, les gens ont besoin de sens pour s’impliquer. Nous sommes une équipe, nous gagnons ensemble, nous partageons. Nous avons adopté un modèle de management participatif ou management agile pour avoir une dynamique d’équipe positive. »

Aujourd’hui, la société est dans une phase de transition. « La dépendance de la France face à Google est un problème, alors que d’autres moteurs de recherches existent comme Qwant. 95 % des Français utilisent Google, quand le taux est de 65 % aux Etats-Unis. D’ailleurs, Google n’est plus un moteur de recherches, mais un moteur de suggestions. Vous n’êtes plus obligé de cliquer sur un lien pour avoir l’information et les premiers liens renvoient systématiquement à de la publicité, ce qui met en péril le modèle économique de nombreuses sociétés. Google impose des normes et casse la créativité des éditeurs. Autre exemple, Banques-en-ligne.fr est le seul comparateur à ne pas conserver vos données personnelles et à ne procéder à aucun rappel téléphonique. Nous livrons un service, à l’utilisateur ensuite de faire son choix. »

Mathilde Wojylac