Karine Desroses est la présidente de la chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne.
Carrière. Quelle est votre plus belle réussite professionnelle ?
Karine Desroses / Je dirais l’acquisition de la pâtisserie-chocolaterie avec mon mari en 2005. Mon mari étant originaire de Montmorillon, on a eu une opportunité et on a franchi le pas. Sans cet achat, je n’aurais sans doute jamais été ni présidente de la chambre de métiers, ni de la SIAGI d’ailleurs. C’est le point de départ de toute cette aventure. Concernant la chambre de métiers de la Vienne, je suis évidemment heureuse et ravie d’en être présidente. À travers mes actes, j’essaie de valoriser l’artisanat et l’apprentissage. C’est un travail énorme qui prend beaucoup de temps notamment sur les moments personnels. Sachant que j’ai tendance à m’investir toujours à fond. C’est un principe. Je ne veux pas seulement signer ou parapher des documents, ce n’est pas ma conception de présidente de chambre de métiers.
Motivation. Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?
S. L. / Ce qui me motive dans mon rôle de présidente, c’est l’amélioration de la situation des artisans et la valorisation de l’apprentissage qui ne l’est pas assez à mon humble avis. L’apprentissage n’est pas une voie de garage, mais une voie d’excellence. Quant à l’artisanat, il ne faut pas oublier que c’est la première entreprise de France. Je suis sûre que nous arriverons à améliorer ces situations.
Conseil. Quel conseil donneriez-vous à une jeune directrice ou présidente de chambre ?
S. L. / Je ne pourrais que lui conseiller de s’investir à fond. C’est difficile d’être une femme présidente. On subit plus de coups bas. Du fait déjà du statut et du fait qu’on soit une femme tout simplement. On y est confronté chaque jour. Mais il faut faire comme moi. Vous voyez ça me passe au-dessus. Il faut se concentrer sur ce qu’on doit accomplir durant son mandat. C’est ce résultat qui compte, le reste on s’en fiche.
Avenir. Quels sont les dossiers en cours ?
S. L. / Nous sommes en plein coeur de la réforme de l’apprentissage. Le gouvernement a commencé à sortir les vingt premières mesures. Les chambres de métiers ont obtenu certaines dispositions, mais restons vigilants et soyons encore force de proposition. Les négociations ne sont pas encore terminées. Nous avons obtenu que l’apprentissage puisse être effectué jusqu’à l’âge de 30 ans, que la rémunération ne se fasse plus en fonction de l’âge mais du diplôme, la valorisation du maître d’apprentissage, entre autres… Nous avons été entendus mais, à mon goût, pas suffisamment. Nous devons être vigilants sur le reste de la réforme qui devrait sortir d’ici le printemps.
Mots croisés. Pouvez-vous nous donner trois mots pour vous définir ?
S. L. / Ce n’est pas une question facile … je vais dire : déterminée, joie-de-vivre et volontaire.
Propos recueillis par Julien Privat
Bio express
1972 Née à Ligugé
1995 Suit une maîtrise d’histoire à l’université de Poitiers et obtient son Capes
1997 Devient professeure d’histoire-géographie dans un lycée à Aubervilliers
2000 Passe le concours et dévient rédacteure territoriale à la mairie de Drancy, chargée de la rénovation urbaine
2005 Retour aux sources et ouverture d’une pâtisserie-chocolaterie à Montmorillon
2010 Entre au bureau de la chambre de métiers et de l’artisanat de la Vienne avec Joël Godu et à la chambre régionale, elle participe aux commissions des finances et des affaires générales
2016 Est élue présidente de la CMA de la Vienne, deuxième vice-présidente de la CMA Nouvelle-Aquitaine et de la SIAGI (société de caution mutuelle pour les petites entreprises) au niveau national