Claude Eidelstein, le grand argentier

Maire de Chasseneuil, Claude Eidelstein tient les cordons des bourses de Grand Poitiers et du Département de la Vienne. Il sait manier les chiffres, mais se passionne surtout pour l’humain.

Les budgets de la communauté urbaine de Grand Poitiers et du Département de la Vienne ont été votés, 425 millions d’euros pour l’un et 436 M€ pour l’autre. Après plusieurs mois de travail, Claude Eidelstein, vice-président aux finances pour ces deux collectivités, peut souffler. Il va ainsi s’accorder quelques jours en famille et profiter de ses petits-enfants.

Originaire de région parisienne, il intègre à 14  ans un collège d’enseignement commercial. « J’ai terminé premier au concours d’entrée, une fierté pour mon père », sourit Claude Eidelstein. Après trois ans d’études, il obtient son CAP d’aide comptable et travaille directement dans un cabinet d’expertise-comptable. « C’est mon professeur qui m’a recruté ! » En 1976, son employeur, toujours le même, souhaite s’implanter sur Poitiers et l’emmène. Petit à petit, Claude Eidelstein gravit les échelons. Il suit en cours du soir la formation pour devenir expert-comptable (droit des sociétés, fiscal, social et études de gestion) et l’obtient en 1986. « J’aimais et j’aime toujours apprendre. Ce n’était pas forcément évident, mais j’appliquais tout de suite avec mes clients ce que j’apprenais la veille. C’est ça qui me motivait. » Il prend sa retraite fin 2012. Il est alors chef de bureau, toujours pour le même cabinet, Fiducial Expertise, à la tête de 10 personnes, avec en charge un carnet de 200 entreprises, de la TPE à la PME. « C’est ce qui me plaisait le plus, le conseil aux entreprises. Dans le rôle d’un expert-comptable, il n’y a pas que la comptabilité et les règles, mais aussi tout le relationnel avec les clients. Mon rôle était de les aider à prendre les bonnes décisions, à saisir les opportunités. »

Une ascension progressive

En 1982, il déménage de Poitiers à Chasseneuil-du-Poitou. « Les gens ne retiennent souvent que la zone commerciale, mais le bourg est très joli et accueillant », défend le maire. C’est un peu par hasard qu’il va rejoindre en 1995 les rangs des conseillers municipaux. « C’est à la suite d’une rencontré avec M. Giret, l’ancien maire. Il attise ma curiosité. » Ce premier mandat permet à Claude Eidelstein de découvrir le fonctionnement de la mairie et de la communauté d’agglomération, car il y siège en tant que délégué communautaire. « En 2000, le maire me propose de prendre sa suite. Je ne m’y attendais pas, je me voyais plutôt adjoint aux finances ! J’ai senti que l’équipe me suivait, alors j’ai accepté. » Et il est élu maire de Chasseneuil en 2001 et reste simple élu communautaire. « Je voulais prendre le temps d’intégrer le fonctionnement de la mairie, de bien gérer mon temps entre le travail, la famille et les obligations. Mais, le lien avec les concitoyens, avec les associations, résoudre les problématiques locales  … c’est une activité qui me plaît énormément. » En 2008, il est réélu et fait un pas de plus en devenant vice-président aux finances de Grand Poitiers. « 40  ans d’expertise-comptable, ça ne s’oublient pas… » En 2014, le jeune retraité est reconduit dans ses fonctions. « Le poste de conseiller départemental aux côtés de Bruno Belin m’a été proposé. J’ai accepté. » Claude Eidelstein est élu en 2015 et devient vice-président aux finances. « J’ai une retraite bien occupée, mais en même temps, je ne suis pas bricoleur, je ne jardine pas  … A ces postes, j’ai le sentiment de redonner ce que je sais faire de mieux à la communauté. De plus, il y a un très bon esprit de travail, que ce soit avec les services de Grand Poitiers ou du Département. Les approches de gestion et d’organisation me conviennent et il y a de bons échanges. Avec leur aide et leurs compétences, nous trouvons et apportons des solutions, pour améliorer le devenir des habitants. Rien n’est simple, mais on apprend à gérer la législation et mettre en place les actions. »

Mathilde Wojylac