L’office de tourisme de Grand Poitiers propose aux habitants de définir leur Poitiers grâce à 30 mots pré-sélectionnés. A partir de ce ressenti et des résultats du concours, la communauté urbaine va élaborer sa stratégie touristique et construire une destination. Explications avec Mathias Aggoun, directeur de l’office et René Gibault, vice-président au tourisme.
Info-éco / Quel est l’objectif de ce concours ?
Mathias Aggoun / L’avenir des offices de tourisme, ce n’est pas seulement l’accueil, mais c’est aussi proposer un autre service d’information. Nous devons nous repositionner sur la promotion de notre territoire (à travers les salons, les réseaux sociaux, des campagnes d’affichage …), mais comment communiquer sur ce nouvel espace ?
Info-éco / Quelle est votre stratégie ?
René Gibault / Poitiers est la tête d’entrée du réseau. Grand Poitiers doit s’exprimer sur Poitiers. Plus la ville centre sera forte et rayonnera, plus les autres communes seront fortes. Plus Poitiers fait parler d’elle, plus le territoire est mis en avant. Il faut donc donner envie de découvrir ce nouvel espace. En fédérant les acteurs et avec les Poitevins comme ambassadeurs, peu à peu nous allons avoir un territoire qui rayonne.
M. A. / Le but est de fédérer le plus grand nombre d’acteurs. Tous sont les bienvenus tant qu’il y a l’envie de faire quelque chose pour le territoire.
Quel est le constat et comment mettre en œuvre cette dynamique ?
M. A. / Le Futuroscope est le premier opérateur touristique du département. Il attire, mais cela ne suffit pas à définir l’ensemble du territoire. Nous avons une communauté vaste, s’étalant de Jaunay-Marigny, à Chauvigny et Lusignan. Donner une image aux gens, c’est notre plus grand défi. A côté de Paris, Nantes ou Bordeaux, aujourd’hui, quand le nom de Poitiers est évoqué, il n’y a pas d’idée claire qui émerge. C’est sur ceux qui ne viennent pas qu’il faut concentrer notre attention si nous voulons faire progresser le nombre de touristes. Ce déficit d’image est aujourd’hui une chance car nous devons construire cette image. C’est un territoire en construction, à nous de le co-construire pour avoir une vraie destination, lui donner une couleur. Notre rôle est de fédérer et orienter tout le monde dans le même sens. Il faudra aussi créer de nouvelles choses dans la ville. Aujourd’hui, le patrimoine est le sujet, demain, ce sera le décor. Cela va monter en puissance dans les prochaines années. Cette stratégie doit permettre de créer du rebond dans d’autres points du territoire. C’est un cercle vertueux que nous créons. Chaque nuitée supplémentaire, fait parler du territoire qui rapporte des nuitées supplémentaires, qui font la promotion du territoire …
Info-éco / Quelle est la méthode ?
M. A. / Demain, il y aura une image co-construite, issue des Poitevins. L’idée est de prolonger quelque chose qui existe et non d’avoir un concept venu de nul part. Pour bien vendre un territoire, tout le monde doit se sentir concerné. Il faut donc les impliquer et que cette destination ai un sens commun.
Info-éco / Quelles sont les modalités ?
M. A. / Les participants se connectent à mon-poitiers.fr, jusqu’au 22 avril. Ils choisissent parmi 30 mots positifs et négatifs ceux qui sont le plus en adéquation avec le territoire. Ils peuvent également en proposer un de leur choix.
Info-éco / Quelle sera la suite ?
M. A. / Après cette première consultation, de grands axes de travail devraient émerger en juin, pour une présentation de la destination cet hiver et pouvoir communiquer dès le printemps prochain. D’autres campagnes et concours auront lieu tout au long de l’année. Le tourisme doit être un fil rouge pour que les habitants en prennent conscience. Il faut montrer ce qui existe, ce que l’on fait, il faut les associer pour qu’ils soient nos ambassadeurs.
R. G. / Les lignes sont en train de bouger sur le sujet. Nouveaux découpages, nouvelles têtes, il y a une cohérence qui est en train de se mettre en place. Il y a en tout cas la volonté de faire ensemble. A nous de faire le premier pas pour avancer car tout le monde a envie.
Propos recueillis par Mathilde Wojylac