A Ingrandes-sur-Vienne, l’usine d’Hutchinson utilise la méthode de recrutement par simulation (MRS) pour pourvoir des postes d’opérateurs. Elle a adapté son intégration pour intégrer ces nouveaux profils.
Au moins une fois par mois, une séance de recrutement par simulation pour le compte d’Hutchinson est effectuée. En 2017, 71 personnes ont ainsi pu intégrer l’entreprise.
La société dispose d’une unité de production à Ingrandes-sur-Vienne qui compte 140 personnes, (en comptant les intérimaires). Appartenant au groupe Total, la PME développe plusieurs activités : carrosserie et carénage de camions, et plus à la marge pour quelques tracteurs, mais surtout sous-traitance pour l’aéronautique. « C’est un secteur en fort développement », confirme Laurence Meunier, directrice des ressources humaines pour le site. L’usine a ainsi pu se diversifier et aborder de nouveaux marchés. Elle s’est spécialisée sur des pièces composites et thermo-plastiques. « C’est un marché très porteur, les grands groupes cherchant également de plus en plus à alléger l’ensemble des structures. »
Le site connaît donc une forte croissance dans son activité et de ses effectifs depuis 2013, après une phase plus difficile. Et les années à venir s’annoncent elles aussi plutôt prometteuses. « Nous avons des perspectives d’embauches et d’investissements pour au moins les cinq ans à venir grâce aux importants programmes aéronautiques d’Airbus et Safran. »
Pour faire face à cette augmentation d’activité, Hutchinson recrute des opérateurs de production, des techniciens et des cadres. En 2017, le site a embauché 15 personnes en CDI. Pour les postes de production, elle utilise la méthode de recrutement par simulation. « Il est difficile de trouver des personnes ayant l’expérience ou les compétences pour nos postes, nous recrutons donc sur les habiletés. Si nous limitions notre recherche à des personnes issues de l’industrie sur le bassin Châtelleraudais, nous n’aurions personne. Avec cette méthode, les candidats sont issus de secteurs très différents comme l’aide à la personne ou la vente. Pour nous, ce qui prime avant tout, c’est le savoir-être. » L’idée est donc d’avoir une base large de recrutement. Ainsi, 85 % de leurs intérimaires sont issues de séances MRS.
Quand le CV ne compte pas
Après avoir défini avec Pôle Emploi les exercices correspondant aux profils souhaités, une séance d’information collective est organisée. « Je donne aux personnes toutes les explications nécessaires : les horaires, les conditions de travail, les formations, le salaire, les évolutions, le travail … Il ne doit pas y avoir de secret à l’arrivée. Ainsi, la personne sait à quoi s’attendre », explique Laurence Meunier. Les personnes intéressées passent ensuite les tests par groupes de 10. « Tout le monde à sa chance. Si nous avions juste regardé leur CV, la plupart n’auraient pas retenu notre attention. » Suite aux résultats, les personnes sélectionnées passent un entretien avec Laurence Meunier et le chef d’atelier concerné par le recrutement.
Les personnes suivent une formation sur la sécurité et visitent l’entreprise. Elles intègrent ensuite l’entreprise via l’intérim. « Avant d’arriver, les candidats ont toutes les informations en main et appréhendent ainsi mieux le poste. » Ceux à qui le poste correspond, qui restent et font leurs preuves sont ensuite recrutés définitivement. « Pour mieux intégrer ces intérimaires, nous avons mis en place un système de parrainage. Le parrain est le premier relais de la personne au sein de l’entreprise. Nous avons ainsi une meilleure intégration. » L’entreprise a également développé la polyvalence de ses salariés. « Avant, un intérimaire restait beaucoup plus longtemps au même poste. Aujourd’hui, il tourne plus facilement sur plusieurs postes. C’est profitable à l’ensemble du site, pour les troubles musculo-squelettiques, pour la motivation des salariés, pour leur employabilité. »
M. W.
Lire aussi : Comment recruter différemment avec Pôle Emploi (en savoir plus sur la méthode de recrutement par simulation)