« Nous sommes plutôt optimistes pour les mois à venir, précise Michel Chéron, président de la Capeb de la Vienne. Globalement, l’activité des entreprises artisanales du bâtiment continue sa progression avec une hausse de 3,5 % au 4e trimestre 2017, après deux trimestres à +2,5 % et un premier trimestre à +1,5 %. Ainsi, la croissance de l’activité atteint 2,5 % en volume en 2017 (contre 1,5 % en 2016) avec une hausse des constructions de logements. Mais l’activité reste fragile. La croissance n’est pas équitablement répartie au niveau national. La Vienne repart moins vite que d’autres départements, à l’image de la Côte Atlantique ou de Bordeaux. Et la situation reste encore difficile pour certaines entreprises. » Côté emploi, le département affiche 80 emplois créés en un an, une première depuis longtemps. « Cela ne compensera pas les 2 000 emplois perdus en 10 ans, mais c’est un signal positif. Par contre, nous enregistrons de nombreuses offres d’emplois non pourvus. Comme au national, le nombre d’apprentis a baissé dans notre centre de formation. Aujourd’hui, nous nous réveillons avec la gueule de bois. L’activité reprend, mais la crise a laissé des traces. Les marges sont au plus bas et les trésoreries se reconstituent à peine. Ce redémarrage n’est pas simple à gérer, il faut donc faciliter les choses et lutter contre la concurrence déloyale. »
Michel Chérot pointe ainsi le détachement des travailleurs. « Nous militons pour plus de contrôles et la limitation dans la durée du détachement. Nous insistons sur l’encadrement auprès du législateur. » Il souligne aussi le nombre de micro-entreprises et alerte sur les conséquences en termes de sécurité sur les chantiers et pour les particuliers.
Pour maintenir l’activité, la Capeb demande un taux de TVA réduit (qui marche par ailleurs très bien pour les secteurs concernés) sur les travaux d’accessibilité et notamment pour le maintien à domicile des personnes. Autre point de lobbying, le crédit d’impôt pour le remplacement des fenêtres va être supprimé. « Il serait remplacé par une aide aux travaux en 2019, dont nous ne connaissons pas les modalités. Nous militons pour que les travaux sur les menuiseries puissent être pris en compte, tout comme ceux sur l’isolation ou le chauffage. » Sur les marchés publics, le syndicat incite les collectivités à allotir au maximum. « De notre côté, nous avons des progrès à faire sur les groupements d’employeurs. Nous y travaillons, mais nous avons besoin d’accompagnement. C’est un sujet de réflexion avec la Région. »
Elément de fierté pour la Capeb de la Vienne, une des motions qu’elle porte devrait être reprise au niveau national. « L’idée est que le label RGE (reconnu garant de l’environnement) soit attribué à un chantier. Beaucoup de PME ne peuvent pas prétendre à ce label, en auditant les chantiers, elles pourraient le revendiquer. De l’autre côté, les conditions pour obtenir le label seraient durcies. Il y aurait ainsi plus de contrôles. C’est plus de garanties pour le particulier. Cette mesure vise la qualité des travaux et non le nombre d’autocollants affiché par une entreprise. »
M. W.