Passionné d’aménagement du territoire et d’innovation, dynamique et exigeant, le poitevin Cyril Gomel est désormais le nouveau directeur de Technopole Grand Poitiers et parie sur l’intelligence collective.
Créée en juin 2017, Technopole Grand Poitiers réunit tous les acteurs de l’innovation, de l’enseignement supérieur et de la recherche du territoire pour favoriser la création d’entreprises, d’emplois et renforcer le tissu économique local. En janvier, les entreprises ont rejoint le conseil d’administration. Il fallait désormais un directeur pour conduire l’association et animer cette dynamique. C’est désormais chose faite, depuis début avril, avec l’arrivée de Cyril Gomel. Né à Poitiers, après sa prépa à Camille Guérin, il part pour AgroParisTech et devient ingénieur agronome, avec comme spécialité l’aménagement du territoire. Il poursuit avec une deuxième formation pour devenir ingénieur du génie rural, des eaux et forêts. Devenu fonctionnaire d’Etat, il travaille en établissements publics et notamment au Conservatoire du littoral, en Bretagne. Revenu à Poitiers en 2006, il intègre la direction régionale de l’environnement qui devient ensuite la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Il fait un passage par les ministères, au CGEDD (conseil général de l’environnement et du développement durable), avant de revenir à Poitiers, à la préfecture de région comme chargé de mission, puis assurant l’intérim au titre du secrétaire général aux affaires régionales. « Pour ces différents postes, j’ai fait beaucoup de prospectives, d’études, d’évaluation des politiques publiques … pour finalement vivre de l’intérieur la fusion des régions. »
Au service de l’innovation
Son poste n’existant plus, Cyril Gomel rejoint le Cerema Sud-Ouest (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement pour la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie). « Cet établissement national et territorial vient en appui aux services de l’Etat, mais aussi aux collectivités locales, notamment sur des marchés nouveaux ou quand il faut co-construire. Il fait le lien, l’interface entre public et privé, entre filières, entre recherche et applications … pour un accompagnement qualitatif de projets qui donnent du sens au territoire. Il casse les barrières entre acteurs, en proposant de l’innovation, des expérimentations tout en restant connecté au territoire. Ces questions d’aménagement du territoire et d’innovation, je les retrouve dans le projet de Technopole Grand Poitiers, tout comme faire se rencontrer des milieux différents. C’est cela qui m’intéresse. »
Il a un profond attachement à Poitiers. « Poitiers a des ressources pour rebondir, mais elle doit s’en saisir pour préparer son avenir. Il s’agit maintenant de consolider un jeu collectif pour développer le territoire, en mettant de l’agilité, de la matière grise entre les acteurs économiques et les collectivités. »
Consolider le jeu collectif
Cyril Gomel est à la tête d’une équipe de trois personnes (une assistante de direction et deux chargés de mission). « Nous sommes une petite structure agile. Nous sommes surtout constitués par la galaxie des acteurs. » Si l’initiative de la structure revient à Grand Poitiers, la structure a une gouvernance propre. « L’implication des entreprises est un réel positionnement et une bonne surprise. » 2018 sera l’année de l’installation et de la structuration pour l’association. Le Centre d’entreprises et d’innovation devrait être intégré à la rentrée, renforçant ainsi l’équipe de trois personnes. « Nous mettons en place les bases pour être solide demain. Cela prend du temps, mais nous ne devons pas rater cette construction. » 2019 sera le temps du déploiement et de la formalisation des partenariats. « Je suis un directeur content d’être là pour faire naître des projets d’entreprise à partir de projets de recherche, attirer, accompagner des porteurs, donner aux entreprises du territoire l’envie d’aller plus loin, de s’impliquer plus. Il faut développer ce jeu local même pour des structures d’univers différents, car si elles gagnent à leur propre jeu, elles pourront tirer l’ensemble du tissu, résoudre des questions communes. L’innovation de demain vient aussi des relations de confiance qui se tissent aujourd’hui. Car, c’est aussi ça la Technopole, mettre ensemble des gens, des idées qui ne se rencontrent pas habituellement pour un territoire gagnant. »
M. W.