L’entreprise VoltAéro, basée sur l’aérodrome de Royan-Médis, développe un avion à motorisation hybride capable d’embarquer jusqu’à 9 personnes.
Après le monoplace électrique Cricri en 2009 et le biplace E-Fan, premier avion électrique à traverser la Manche en 2015, Jean Botti et Didier Esteyne développent un avion hybride essence-électrique pour assurer des liaisons régionales. Capable d’embarquer de 4 à 9 personnes, l’aéronef sera doté de cinq moteurs électriques de 60 kilowatts, deux sur les ailes et trois autres à l’arrière, couplés à un moteur essence V6 de 300 chevaux. Un aéronef d’une autonomie annoncée de 3h30 qui sera disponible à partir de 2021-2022 et taillé « pour les sociétés de taxi aériens, de location ou le transport de PDG », a annoncé Jean Botti depuis l’aérodrome de Royan, lors de la visite du président de Nouvelle-Aquitaine Alain Rousset.
A pleine capacité VoltAéro, 11 salariés aujourd’hui, mais peut-être 150 à terme, prévoit d’en construire 150 par an, même si la start up s’inscrit sur un marché de seulement « 2 000 avions » à ce jour. Cet appareil décollera et atterrira uniquement à l’aide des moteurs électriques « pour aller et venir sans bruit à toute heure », a précisé Jean Botti, qui a beaucoup insisté sur l’aspect écologique de l’avion, si tant est qu’on ne prend pas en compte le coût environnemental de la construction des moteurs électriques. En vol, le moteur à essence prendra le relais tout en assurant la recharge « jusqu’à 80 % » des 350 kg de batteries. En outre, ce nouvel avion permettra d’en réduire les coûts d’entretien.
La Région investisseur à risque
Le président Alain Rousset a salué ce projet d’avion hybride, « qui est dans toutes les têtes de tous les aéronauticiens » et dans lequel la Région a investi 1,8 million d’euros. « Si on peut prendre de l’avance sur ce secteur, c’est tout un écosystème qu’on attire. » Le président a rappelé une nouvelle fois sa volonté de diversifier la présence de l’aéronautique en Nouvelle-Aquitaine en accueillant les ensembliers (comme Airbus, ndlr) et en créant un consortium sur les batteries du futur. Au passage, il n’a pas manqué de fustiger le monde politique, « qui a perdu une relation d’intérêt pour l’entreprise », et « Bercy, qui a un électroencéphalogramme plat pour l’industrie » alors que la Nouvelle-Aquitaine « se comporte comme un investisseur à risque ».
O. G.