Les Usines Nouvelles se veulent un espace d’expérimentation des nouvelles manières de travailler. La société fait partie des premières à avoir installé un fab lab dans la Vienne. Découverte de cet environnement avec Cyril Chesé co-propriétaire et co-fondateur de ce site qui revit après 30 ans d’abandon.
En 2013 les Usines Nouvelles investissent une ancienne filature à Ligugé : un site important de 3 000 m2, réhabilité au fur et à mesure pour les différentes activités qui cohabitent en son sein. Les Usines emploient cinq salariés. Elles accueillent plus de 25 entreprises dans différents domaines (un coiffeur, un web designer, un programmeur, une maroquinière, un ébéniste …). Une coopérative d’activités, Consortium Coopérative, accompagne également les porteurs de projet dans le domaine de la culture pour qu’ils parviennent à monter leur entreprise et à structurer leur activité.
« Dès le début, il y a eu une volonté d’ouvrir et de donner au public, aux professionnels, la possibilité de cohabiter sur un lieu de production, explique Cyril Chesé, co-fondateur et co-propriétaire du fab lab. Nous avons immédiatement voulu ouvrir un fab lab au sein de l’association. L’objectif est de mettre en oeuvre une dynamique d’activités, dans des lieux communs avec des services communs. »
Des outils à disposition de tous
Le fab lab propose des formations professionnelles qui vont de l’initiation, à l’utilisation des machines et même jusqu’à la conception. « Chacun peut gravir des échelons. » L’adhérent a à disposition, un catalogue d’outils : une fraiseuse à commande numérique, impression 3D, découpe laser, modélisation 3D … « Quand nous nous sommes lancés, il y a presque cinq ans, ce type de service n’existait pas. Pour avoir accès à ce type de machine, il fallait faire appel à un prestataire. Nous avons “donné un sens” à ces nouvelles machines souvent mal comprises. »
Les Usines Nouvelles sont ouvertes tous les jours pour les professionnels, artistes ou tous ceux qui le souhaitent. Il vaut mieux prendre rendez-vous, discuter du projet et créer une certaine émulation. Pour le fab lab, il existe des moments spécialement consacrés à l’ouverture au grand public (le mardi de 19h30 à 22h). « Les personnes peuvent découvrir gratuitement ce qu’on y fait », confie Cyril Chessé. Le samedi, il y a également un partage de savoirs. La programmation des ateliers des Usines Nouvelles est visible sur le site internet.
Des fab labs en réseau
Le fab lab des Usines Nouvelles n’est pas le seul de la Vienne. Mi-octobre, une réunion entre une dizaine de fab labs des départements des Deux-Sèvres et de la Vienne a été organisée. « Nous avons envie de travailler en réseau pour des questions de transferts de connaissance et d’aide mutuelle. » Un réseau français semble également se structurer peu à peu « pour une ouverture au grand public et pour créer de l’emploi, on se doit de monter en compétence », résume le co-fondateur des Usines Nouvelles.
Cyril Chessé définit les fab labs comme « des zones d’activités, nouvelle génération ». Les Usines Nouvelles vont incessamment sous peu changer de nom : « Nous risquons de nous appeler les Usines, tout court ! » Les salariés, fondateurs et propriétaires ont su donner une dynamique pour rendre ce lieu attractif. Pour l’instant il y a une liste d’attente pour s’installer. D’ici peu, la surface devrait doubler.
Julien Privat
Plus : lesusinesnouvelles.com.