Le projet du Dr. Xavier Drouot est soutenu par le fonds de dotation Aliénor, qui participe au financement de la recherche médicale au CHU de Poitiers.
Le neurophysiologiste Xavier Drouot s’intéresse au sommeil depuis plus de 10 ans et depuis quelques temps plus particulièrement à celui des patients en soins intensifs. Son équipe est la spécialiste mondiale du sommeil en réanimation. « Quand une personne tombe malade, elle dort. Quand on ne peut pas dormir, tout devient plus compliqué, plus long. Dans les cas qui nous intéressent, les patients sont extrêmement malades, généralement ils ont une défaillance d’un de leurs organes, et ils dorment très mal. Il y a les soins administrés régulièrement, les contrôles, le stress, l’inconfort … Les chirurgiens avaient tendance à dire que pour les guérir, il faut d’abord soigner la défaillance. Ils dormiront mieux ensuite. C’est un service où le taux de mortalité est très élevé. Un patient sur cinq décède. La première question est donc : Est-ce que le manque de sommeil est grave pour le patient ? Après deux ans d’études, nous venons de le démontrer de manière scientifique, et nous sommes les premiers, oui c’est très grave. En améliorant leur sommeil, nous pourrons alors agir sur leur récupération et faire grimper leur chance de survie. »
L’objectif de la nouvelle étude est d’enregistrer le sommeil de ces patients en soins intensifs sur la durée. « Cela nous permettra de savoir s’ils dorment, comment, les différentes phases … pendant les siestes, comme la nuit », indique le Dr. Xavier Drouot. Les financements nécessaires pour mener cette étude à bien doivent servir au recrutement d’un ingénieur pour poser le matériel, les capteurs. Il s’agit aussi d’acquérir un nouvel appareil de mesure : le near infrared spectroscopy. « Cela permettra de voir l’activité du cerveau par rapport au sommeil. »
La même étude est également menée chez les rongeurs. Les résultats de ces deux recherches pourraient conduire à l’identification d’un traitement, une sorte de super-molécule pour mieux récupérer. Cette molécule pourrait aussi par exemple traiter les insomnies. « Nous travaillons sur une niche, mais les découvertes pourraient, à moindre dose, avoir des implications pour la société en général. »
M. W.
Plus : Fonds Aliénor.