Depuis plusieurs mois, le centre hospitalier universitaire de Poitiers a lancé une vaste réflexion sur son avenir pour rester une référence en Nouvelle-Aquitaine. Après la parution de son livre blanc, il vient de dévoiler son projet d’établissement pour 2019-2023. Cette obligation légale donne les grandes orientations stratégiques du CHU pour les années à venir. « Le CHU a des atouts pour réussir, met en exergue Alain Claeys, président du conseil de surveillance et de Grand Poitiers. C’est aujourd’hui un fédérateur qui participe au développement et à la consolidation de l’offre de soins sur le département. A Lusignan comme à Montmorillon, cela permet, en proximité, de proposer une offre de soins de qualité. La mission du CHU est aujourd’hui de se projeter hors les murs, tout en rajoutant la notion de patient-partenaire. La médecine personnalisée, c’est ça, le patient est acteur de son parcours, de la prévention au traitement de la pathologie. »
Le directeur général, Jean-Pierre Dewitte appuie ces propos : « Le CHU n’est plus seul sur son île, il y a la nécessité de travailler ensemble. C’est un élément nouveau, qui n’était pas dans notre culture. Le rôle du CHU est désormais de fournir des soins de haute technicité en son sein, mais aussi à l’autre bout de la Vienne. Nous devons aller au devant de la population pour offrir des chances égales au patient en matière de santé. L’objectif est d’avoir une offre publique forte et de faire venir les médecins à Châtellerault, à Loudun et que les patients retrouvent cette confiance en une filière de proximité. »
Patient et personnel
Dans le projet d’établissement, l’axe relation avec le patient est ainsi mis en avant. « La qualité de la relation, des soins doit transparaître à l’hôpital, mais aussi à domicile, en ehpad … pourtant, il y a des ruptures de prises en charge, indique Jean-Pierre Dewitte. Nous souhaitons mettre le patient au cœur de l’hôpital, du service de soins, l’écouter, l’associer. » Le deuxième axe est la place du personnel.
« Nous avons un projet social. Nos agents ont des métiers difficiles dans le sens où le service est rendu 24h/24, 365 jours par an. C’est une contrainte de plus. Il s’agit d’améliorer la qualité de vie au travail (accompagnement au changement, formation, santé des agents, maison du personnel …) pour que chacun trouve sa place. »
Pour accompagner ces changements, les bâtiments vont aussi évoluer. 250 millions d’euros seront investis sur cinq ans. Face à l’augmentation de l’activité, une extension concernera les urgences à l’horizon 2022, avec notamment une filière dédiée aux personnes âgées ou handicapées. Les parcours de prises en charge seront revus. Toute la partie biologie médicale sera également regroupée et réorganisée. A l’horizon 2023, le pôle régional de cancérologie sera agrandi pour augmenter les capacités d’accueil. Pour 2020, l’acquisition d’un robot permettra à la pharmacie de préparer en amont les traitements de chimiothérapie pour sécuriser la préparation et raccourcir les délais d’administration. Une structuration différente devrait permettre de réduire les délais de rendus de diagnostic sur le cancer du sein ou celui de la prostate. Un guichet unique pour la prise de rendez-vous sera mis en place. Une quarantaine de lits de soins de suite et de rééducation seront créés.
M. W.