Dans deux ans, le laboratoire de bioanalyses basé à Saint-Benoît ne sera plus le même qu’en ce début d’année. Le site investit pour transformer ses espaces de travail, mais également ses méthodes.
C’est une petite révolution qu’est en train de vivre le site SGS France à Saint-Benoît. Dans deux ans, l’entreprise ne sera plus la même qu’actuellement, les bâtiments, les manières de travailler vont évoluer pour aboutir au laboratoire du futur.
Voilà plus de trente ans que le laboratoire de bioanalyses s’est installé sur la zone des Hauts de Chaume à Saint-Benoît. En 2006, Cephac a été racheté par la multinationale SGS. Au 1er janvier 2018, 12 sociétés ont été réunies pour constituer le groupe SGS France, le site de Saint-Benoît en fait parti. Centre d’excellence, il est est le leader européen des bioanalyses pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, en progression de 15 à 20 % chaque année.
La société travaille pour l’industrie pharmaceutique, avec pour rôle de déterminer les concentrations des nouveaux médicaments en phase de tests. Elle reçoit ainsi des centaines d’échantillons de plasma, sang, urine et doit quantifier la présence de métabolites, anticorps et protéines dans ces échantillons. Suivant la taille des molécules, deux services ont été mis en place : la chromatographie et l’immunoanalyse. « En 2012, suivant un changement des programmes de recherche et développement des groupes pharmaceutiques, les analyses pour détecter les petites molécules sont en nette diminution », indique Alain Renoux, directeur du site. L’activité qui représentait 80 % du CA, chute de 50 % en trois ans. Une équipe pour traiter de grosses molécules est constituée. L’entreprise réalise alors plusieurs investissements et recrutements. Une stratégie qui paye puisque quelques années plus tard, le site a trouvé son équilibre.
Mi-2016, les grands groupes modifient à nouveau leurs objectifs. « Ils ont décidé de sous-traiter leurs analyses et nous avons vu une augmentation des demandes. Nous tablons sur une progression de 40 à 50 % dans les années à venir. » Une nouvelle phase d’investissements (4 millions d’euros) et de recrutements s’ouvre alors pour SGS France.
Des investissements matériels
Pour faire face à cette très forte croissance des demandes, ce n’est pas seulement un agrandissement des locaux qui est envisagé, mais également une nouvelle organisation du travail.
Une restructuration complète des laboratoires est en cours. L’entreprise ne pouvant s’arrêter de travailler, c’est une réhabilitation en plusieurs étapes qui s’opère. La cantine a été libérée. Entièrement réhabilitée et remise aux normes, un laboratoire d’immunoanalyse y a pris place. « Nous avons procédé à une étude des flux pour optimiser les déplacements et améliorer le système. Cela va nous permettre d’augmenter nos capacités. »
En parallèle, un nouveau bâtiment de 900 m2 va être construit, respectant les normes de développement durable. Le rez-de-chaussée sera dédié au stockage des échantillons congelés et des consommables. A l’étage, des bureaux, une salle de pause, des salles de réunions prendront place. « Le groupe porte une attention particulière à la qualité de vie au travail, souligne Alain Renoux. Avec cet agrandissement, nous avons voulu prendre en compte ce nouvel élément et l’inclure dans le projet en lui dédiant un espace. Il pourra accueillir des séances de méditation, de sport … » Des groupes de travail ont été créés pour impliquer le personnel dans la réussite de ce projet.
Outre les bâtiments, de nouveaux matériels ont été reçus. Pour la préparation des échantillons, deux machines sont en test. Un robot reliant le nouveau bâtiment aux laboratoires sera également mis en place pour transporter les échantillons nécessaires.
Une transformation interne
Si les bâtiments vont être transformés, la restructuration ne s’arrête pas là. Toute la chaîne de production va être digitalisée. De nouveaux outils digitaux vont être intégrés comme la signature numérique, le cahier électronique … « Nous utiliserons un outil unique de partage de l’information. A chaque étape d’une analyse, toutes les parties prenantes seront informées. C’est plus de simplicité pour la chaîne de production et une traçabilité renforcée. » Cette nouvelle organisation signifie aussi la redéfinition des postes de chacun et un programme de formation pour tous.
Le site accueille actuellement 115 personnes. 5 à 10 personnes supplémentaires vont être recrutées, dont deux directeurs de production, des directeurs d’études et des techniciens de laboratoires. « Nous sommes un groupe reconnu, une société en croissance avec de nouveaux projets, ce sont des arguments qui vont dans le bon sens pour attirer de nouveaux talents. » Le site travaille également à une implantation à Shanghaï.
M. W.