Co-dirigeante de Lux Lingua et vice-présidente pour la Charente du réseau des professionnels du numérique, Aurélie Colin-Thévenet se donne les moyens de réussir.
Entrepreneure en Charente, Aurélie Colin-Thévenet n’hésite pas à partager son expérience. La jeune femme décroche une licence LEA (Langues étrangères appliquées / anglais-espagnol), à la Sorbonne à Paris. Elle continue avec un master Information-communicationn et passe six mois à Liverpool. A la fin de ses études, elle reviendra à Londres. Elle passe par le journalisme comme rédactrice-en chef du site Orsérie, un média participatif lancé par Clarins pour parler beauté, mode et tendances.
La crise se fait sentir et l’oblige à changer d’emploi. En 2010, elle entre chez Mintel, le spécialiste de l’étude de marché et réalise des prévisions sur les évolutions des marchés. Le weekend, elle travaille pour le BBC et plusieurs sites web dédiés au luxe. Elle passe rédactrice-en-chef adjointe dans une agence de presse spécialisée dans le luxe, la mode et le divertissement. « Mais, je me suis assez rapidement rendue compte que ce n’est pas comme cela que je voulais travailler. Rien ne me convenait. Je me suis donc lancée en free lance. » Elle réalise des traductions, travaille toujours pour la BBC et compose des chroniques pour des radios associatives. Quand une importante opportunité toque à la porte …
Entreprendre dans le numérique
Pour cela, après huit ans en Angleterre, le couple décide de rentrer en France et s’installe à Saint-Cybardeaux, en Charente. En 2014, il fonde Lux Lingua, agence de marketing spécialisée dans le langage et l’international. Les deux dirigeants travaillent ainsi toujours pour des clients Anglais, mais aussi Américains, Chinois, Indiens … et les accompagnent dans leur réflexion.
Femme engagée
En 2018, Aurélie Colin-Thévenet a été élue vice-présidente du Réseau des professionnels du numérique. « En intégrant ce réseau, c’était pour nous la possibilité de rencontrer des entreprises différentes, mais unies sous la bannière commune du numérique. Le tout avec un bel esprit. Nous avons des sujets communs à défendre. Il y a de beaux projets à mener en Charente pour grandir ensemble. Au titre de l’entreprise, le SPN nous accompagne aussi sur notre croissance et l’identification de nos besoins. »
Aurélie Colin-Thévenet est aussi présente à Charente Export, Inno’Vin, au Pôle Image Magelis. Elle est aussi membre du bureau d’Eureka, la Technopole de GrandAngoulême. Elle a accepté le titre d’ambassadrice de la ville d’Angoulême et de la Charente. « J’ai participé à la remise de récompenses dans l’économie et c’est vrai que j’étais la seule femme sur l’estrade. C’est dommage car certaines étaient tout aussi impliquées que leur associé dans le projet, mais n’ont pas osé se mettre en avant. Pourtant, il ne faut pas hésiter à prendre sa place ! »
Jeune femme chef d’entreprise dans le numérique, Aurélie Colin-Thévenet n’a pourtant pas l’impression d’être une exception. « Je fais ce que je dois faire pour avancer. Je suis mon chemin, tout en étant engagée. » Elle anime des conférences, des formations dans le cadre des Premières Nouvelle-Aquitaine pour apprendre aux femmes à parler. « Il s’agit de se présenter, de parler de soi, d’être à l’aise en public. Je souhaite aider les femmes à réaliser leur potentiel. Le numérique est un milieu ouvert, habitué aux profils atypiques. Du moment que les personnes concernées parlent le même langage — qui n’est pas java ou PHP ! —, il y a des passerelles qui se créent. Pour une femme dans le numérique, il n’y a pas de difficulté particulière à prendre sa place. A Las Vegas, il y a par exemple eu un rassemblement des femmes dans la French Tech, ainsi qu’au sein de la délégation Nouvelle-Aquitaine. C’est une manière de montrer que nous sommes là. Après, c’est vrai qu’à l’école, dans les images véhiculées, le savant est souvent un petit garçon, ainsi que celui derrière un ordinateur, mais ça évolue. Il y a une prise de conscience pour faire bouger les choses avec les clubs d’entrepreneures, les écoles d’ingénieurs … Les femmes apportent une façon différente de penser, plus pragmatique peut-être, plus claire dans l’architecture d’un site … c’est intéressant d’avoir cette diversité. L’envie d’entreprendre doit être ouverte à tous. Non ce n’est pas que pour les autres. »
M. W.
Lux Lingua se développe
En 2017, Lux Lingua prend un nouveau virage. Les deux gérants participent au salon Futurallia, à Poitiers. « Nous voulions découvrir d’autres pépites du territoire, explique Aurélie Colin-Thévenet. Nous avons eu de bons retours des secteurs des vins-spiritueux et des nouvelles technologies. » Fin 2017, ils s’installent à la pépinière de GrandAngoulême, sur le parc d’activités du Grand Girac, à Saint-Michel. « Cela nous a permis de développer notre visibilité et d’accentuer notre développement commercial. »
En 2018, les projets se sont enchaînés. Et 2019 s’annonce dynamique. L’année a commencé par leur participation au CES de Las Vegas. Lux Lingua vient de recruter un chargé de clientèle et recherche un stagiaire en marketing digital et communication. En mai, l’entreprise se déplacera dans des locaux plus grands toujours au sein de la pépinière.