Après six ans de travaux et une mise en service en juillet 2017, le concessionnaire de la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, Lisea dressait un bilan plutôt positif de la première année complète d’exploitation. « Au-delà des gains de temps de parcours, après une année d’exploitation, les résultats sont au-dessus des attentes prévues en terme de voyageurs », souligne Philippe Jausserand, directeur commercial pour Lisea. Ainsi, en 2018, environ 20 millions de voyageurs ont emprunté l’axe Bordeaux-Tours. C’est +3,8 millions de clients qui ont emprunté la ligne, face aux +2,6 à +3,5 millions pour les estimations.
Sur le nombre de trains, il y a moins de fréquence, mais ils offrent une capacité plus importante. Ainsi les rames Océane propose 556 places, contre 370 à 400 pour l’Atlantique. Au total, du dimanche au jeudi, 65 000 sièges sont disponibles et 88 000 le vendredi, avec un taux d’occupation de 68 %. « C’est un axe d’amélioration. » Des dessertes sont à améliorer, notamment des allers-retours quotidiens sur les liaisons Paris-Poitiers, Paris-Angoulême et Bordeaux-Angoulême.
Si sur la régularité des trains, Lisea affiche un taux de 94 % par tronçon de LGV, le concessionnaire estime qu’il y a encore une marge de progression.
Sur les profils de voyageurs, 1 sur 4 emprunte un TGV Ouigo entre Bordeaux et Paris. « C’est une offre qui permet d’attirer une clientèle qui n’aurait pas voyagé en train ou peut-être pas voyagé du tout et qui peut ainsi se déplacer plus facilement. » L’abonnement mensuel destiné aux moins de 27 ans a connu une progression de +60 % en un an. « Comme le souligne le président de Région Alain Rousset, c’est la ligne des attaché-case, mais aussi des sacs-à-dos. Et ce constat est une satisfaction pour toutes les parties prenantes. »
Les lignes Ter ont aussi bénéficié de l’effet LGV. En Nouvelle-Aquitaine, le nombre de passagers a évolué de +12 % en un an. « Il y a eu des efforts importants menés par la Région et SNCF Mobilités pour offrir plus de correspondances, soit en amont ou à l’arrivée d’un TGV en gare. »
De nouvelles offres ont été travaillées. Un TGV Ouigo reliera Paris à Toulouse. En juin, un Thalys desservira Bruxelles en 4h au départ de Bordeaux, une fois par semaine. « Nous travaillons aussi à relier Londres depuis la Nouvelle-Aquitaine, avec la mis en place d’un terminal trans-manche à Bordeaux. » Lisea travaille aussi sur l’ouverture à la concurrence, prévue en décembre 2020. « SNCF Mobilités restera notre principal client, mais nous nous préparons à accueillir tout nouvel entrant qui voudra se positionner sur une offre complémentaire ou d’autres destinations. Il faudra trouver des solutions pour le matériel roulant, son entretien, à quels horaires, dans quelles gares … »
M. W.