La toute jeune entreprise rochelaise Ekoon propose de la publicité de proximité, originale et écoresponsable.
Au premier regard, les gens ne réalisent pas qu’ils voient passer une publicité écoresponsable. Ils ne regardent que ce tricycle aux allures futuristes. Un engin profilé comme une fusée, tractant une voile publicitaire, avec dans le cockpit (appelé “canopée” sur ce genre de véhicule) l’un des trois membres de la famille Datin-Desnavaille, qui a créé la société Ekoon en début d’année et a eu l’idée de ce projet original. Il s’agit d’une publicité de proximité tractée par un tricycle électrique serpentant dans les rues de La Rochelle, Angoulins et Châtelaillon-Plage pour vanter un commerce ou un projet local. L’agglomération rochelaise a été la première à faire appel à elle pour informer sur la gratuité de ses transports en commun le premier samedi de chaque mois. Pour cela, l’intercommunalité a accordé une dérogation à la famille pour pouvoir circuler dans le centre historique de la cité portuaire, d’ordinaire interdit à la publicité. Les autres clients d’Ekoon devront sans doute s’en passer. Mais si le vieux-port leur est interdit, des sites comme l’aquarium ou la médiathèque, qui jouxtent le centre, leur sont accessibles.
Plan de communication
L’idée est née du fils, Johan Datin-Desnavaille, la trentaine et passionné de cycles. Il a créé à Clermont-Ferrand une première entreprise, Kwelco, qui assurait des livraisons à vélo (sans assistance électrique) pour les commerçants, les artisans et les associations tout en embarquant une publicité. « J’ai d’ailleurs l’intention de la rapatrier à La Rochelle », annonce t-il. Mais au bord de l’Atlantique, il a peaufiné son équipement. Désormais munis de ces tricycles à assistance électrique — les trois seuls actuellement présents en France, assure la famille —, il tire une toile micro perforée et lestée pour se jouer du vent, du moins s’il ne dépasse pas 50 km/h. Il jouit d’un large équipement : phares, klaxon, éclairage intérieur, ordinateur de bord et prises USB. Seul l’essuie-glace est manuel ! De par la loi, qui le considère comme un cycle, Ekoon peut rouler sur les routes comme sur les pistes cyclables. « Justement, notre plan de communication prévoit que le plan de circulation est établi avec le client, horaires et parcours, détaille Magali Datin-Desnavaille, la maman. Il est aussi possible de faire des plans de communication avec des haltes, le déploiement d’un petit mobilier (il y a un coffre de 50 litres sur chaque vélo) pour animer une dégustation, distribuer des flyers ou organiser un jeu-concours ou une enquête. Nous nous voyons plus comme un diffuseur qu’une agence de communication. »
La Rochelle sert de zone test. Le trio envisage dores et déjà un déploiement de son activité dans toute la Nouvelle-Aquitaine et à Nantes. En attendant de concrétiser une autre idée, la location de ces vélomobiles est possible pour les particuliers ou pour constituer des flottes d’entreprise. « Des investisseurs nous ont déjà approchés », souligne le père, Joël Datin-Desnavaille.
O. G.