Mordu de musiques électroniques, il a fait de sa passion un métier. Vingt ans plus tard, il a évolué avec son temps tout en surfant sur la vague internet. Du vinyle aux vêtements alternatifs, Grégory Allain est devenu une référence en matière de e-commerce.
Ce week-end, le concept-shop Toonzshop fête ses 20 ans. Comment une petite boutique de vinyle en centre-ville de Poitiers est devenue une référence en e-commerce ? C’est l’histoire du poitevin, Grégory Allain. Dans les années 90, il découvre la musique électronique et son environnement. « J’ai rencontré Christophe de Toolbox, une société de distribution de vinyles, il m’a fait découvrir son univers et je me suis passionné. » En 1999, à 25 ans, il ouvre une petite boutique Grand’Rue à Poitiers pour vendre des vinyles. « Pour l’ouverture de Toonzshop, nous avions fait une grosse soirée aux carrières de Migné-Auxances, c’était l’époque des raves, 2 000 personnes étaient présentes. Très rapidement la boutique a fonctionné. » La semaine il tenait sa boutique et le weekend, il partait mixer ou jouer avec son groupe Jungle Therapy. Dès l’année suivante, il se lance dans la production de vinyle. « Je travaillais tous les jours, au bout de deux ans, j’ai fait une pause et je suis parti en Thaïlande. » Là-bas, il est séduit par la culture, il part à la rencontre de DJ et poursuit son voyage en Inde et à Bali. La tête pleine d’idées, il ramène quelques tee-shirts différents qui racontent une histoire. « L’électrowear a tout de suite marché et j’ai commencé à importer des petites quantités. A l’époque, nous n’avions pas encore internet, nous vendions à la boutique, au téléphone et aux soirées. Toonzshop était un lieu de rencontres et de culture électro. »
La révolution du web
En 2006, un ami lui propose de vendre ses vinyles sur internet. Gregory Allain était déjà connecté, il le suit.
« Dès l’ouverture du site, nous avons rencontré un grand succès, un an plus tard, nous étions leader en musique. J’ai fait ma première embauche. » En 2009, il rencontre Clarisse et l’entreprise va prendre un nouveau virage. « Nous subissons de plein fouet la crise et l’arrivée du mix numérique, le MP3 allait remplacer le vinyle. Nous avons choisi de nous orienter vers les vêtements alternatifs dits de festival. » Ils partent en Asie pour rencontrer des créateurs et designers, visiter les ateliers de confection et échanger avec la population locale. « Nous avons étoffé nos collections et le web a continué à se développer. » En 2015, Toonzshop compte 8 salariés, ils sont trop à l’étroit et déménagent boulevard du Grand Cerf, une nouvelle aventure les attend. « Là, on se professionnalise, Clarisse lance sa marque Iggdrazil, nous créons un studio photo et c’est le début des réseaux sociaux. Nous sommes propulsés sur le devant de la scène, Constance nous rejoint et devient notre community manager. Nous réalisons des lookbooks qui mettent en valeur l’humain et la nature, les ventes explosent. Nous lançons un nouveau site internet et nos ventes s’internationalisent. » Aujourd’hui Toonzshop c’est 18 salariés, 40 % du chiffre d’affaires est réalisé à l’export, les ventes augmentent de 50 % chaque année. Bien installée dans ses nouveaux locaux qu’elle s’est offerte pour ses 20 ans, la boutique s’est transformée en concept-shop sur 7 000 m2. « J’ai eu un coup de cœur, nous sommes au bord de la Boivre, au calme, sans être loin de la ville. Désormais, nous cherchons la stabilité. L’entreprise va bien, mais ne veut pas trahir son éthique en devenant finalement comme les autres. Nous souhaitons rester une entreprise à taille humaine et travailler avec des ateliers et non des usines. Nos projets se tournent désormais vers l’environnement : Comment à notre échelle éviter de polluer davantage ? Nous cherchons des solutions et nous y arriverons. Step by step. »
Lydia De Abreu
Site : www.toonzshop.com.