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Quand l’art donne du sens à l’entreprise

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Quand l’art donne du sens à l’entreprise

Gérant de CDA Développement/Ardatec et ambassadeur du réseau Innovez en Nouvelle-Aquitaine, Jean-Marc Neveu avait convié une centaine de chefs d’entreprise à venir partager la première Nuit de l’innovation, dans son entreprise à Châtellerault. La thématique de la soirée portait sur les liens entre art et industrie.

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Gérant de CDA Développement/Ardatec et ambassadeur du réseau Innovez en Nouvelle-Aquitaine, Jean-Marc Neveu avait convié, mardi 17 septembre, une centaine de chefs d’entreprise à venir partager la première Nuit de l’innovation, dans son entreprise à Châtellerault. La thématique de la soirée portait sur les liens entre art et industrie.

Info-éco / Dans quel cadre avez-vous initié cette rencontre ?

Jean-Marc Neveu / L’objectif du réseau Innovez en Nouvelle-Aquitaine est de fédérer les énergies et créer des synergies pour accélérer la croissance des TPE-PME par l’innovation. Les ambassadeurs sont des personnes relais qui font remonter les innovations des territoires. Régulièrement, des ateliers de travail sont organisés sur la région pour échanger, partager les bonnes pratiques  … La Nuit de l’innovation est une rencontre que nous voulions différente, plus ouverte. J’ai proposé Châtellerault car sur le territoire, on retrouve tous les enjeux des filières industrielles. Et le thème était tout trouvé : « L’Art, source d’inspiration pour l’industrie ».

Info-éco / Depuis plusieurs années, vous développez les liens entre art et industrie au sein même de votre entreprise. Pouvez-vous revenir sur cette démarche ?

J.-M. N. / Dès la reprise de la société, en 2015, j’ai voulu relancer la société en amenant une autre façon de considérer le travail productif. Le salarié ne suit pas simplement une routine, il y a la notion de collectif aussi derrière une entreprise. Et pour bien travailler ensemble, il y a besoin de sens, d’être fier de ce que l’on fait. Pour capter la qualité, le savoir-faire, la fierté du travail bien fait, le photographe Julien Michaud a réalisé des portraits de salariés. Il y a eu une réelle implication. Un livre a été réalisé, ainsi qu’une exposition qui circule dans des écoles notamment. Ce travail a eu un impact positif sur la qualité de vie au travail dans l’entreprise. Nous avons continué en organisant par exemple un concert de musique classique dans l’entreprise, en invitant nos clients, nos fournisseurs. C’est une fois de plus montrer qu’une entreprise, ce n’est pas que des process, mais aussi un collectif.

Info-éco / Vous parliez de la complexité à créer un collectif. Quel est le rôle de l’art ?

J.-M. N. / Il y a le côté symbolique : dans l’art, comme dans une entreprise, nous sommes au service d’une œuvre. Chacun apporte sa contribution, qu’elle soit pertinente ou non, c’est un chemin. Il n’y a pas une façon d’envisager la conception de cette œuvre, mais plusieurs à tester. Ce travail de la matière, que ce soit dans l’art ou l’industrie, est passionnant. Chacun travaille cette matière pour voir ses limites, jusqu’où elle nous permet d’aller.

Info-éco / De nombreux artistes étaient présents. Les salariés ont aussi présenté le projet Plas’Tile ou comment fabriquer un objet à partir du recyclage de pièces textiles. Quel est le point commun ?

J.-M. N. / C’est la créativité  ! Il n’y a pas d’auto-censure. Avant tout, on tente. Nous sommes plutôt des praticiens. Nous allons imaginer le mieux possible une pièce, puis tenter de la fabriquer. Si le résultat n’est pas concluant, tant pis, nous allons reprendre l’ouvrage. Cette expérimentation, même si au départ ça ne devrait pas fonctionner, c’est aussi notre force. C’est combiner à la fois l’intelligence intuitive et réflexive. Aujourd’hui, les liens ont été perdus entre réflexion et fabrication. Du temps de sa grande époque, à la Manu cohabitait le travail du bois, du métal, de l’acier, une école … Il y avait un foisonnement de compétences et de savoir-faire. Actuellement, conception et confection ont été séparés et ce modèle arrive en bout de course. Avec l’accélération digitale, la mise en œuvre des solutions ne suit plus. Cette déconnexion entre le bureau d’études et la production donne des aberrations. Aujourd’hui, l’enjeu est de refaire marcher ensemble ces deux parties pour le développement plus rapide d’un produit. L’industrie est face à ce défi. L’art peut être une thérapie collective.

Propos recueillis par M. W.

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