La saison touristique a été très bonne en Région Nouvelle-Aquitaine, avec une poussée du tourisme intérieur. « Tous les indicateurs de la saison touristique 2019 sont au vert pour une année record, même en comparaison des saisons 2017 et 2018 qui avaient été plutôt bonnes », se félicite Sandrine Derville, vice-présidente de Nouvelle-Aquitaine en charge du tourisme.
Le tourisme est le 2e secteur économique régional et contribue à hauteur de 9 % environ au PIB de Nouvelle-Aquitaine (18 milliards d’euros de consommation touristique). « Il est également fortement générateur d’emplois, avec 140 000 postes, en plus de l’activité induite et ce sont des emplois non délocalisables. »
Ainsi, la région a accueilli plus de 32 millions de visiteurs, dont 4 millions d’étrangers et une fréquentation en hausse de 4 à 7 % selon les secteurs. « Et cette progression irrigue l’ensemble des départements, nous ne sommes pas dépendants d’un seul site. Pourtant, nous avons eu une année atypique, souligne Michel Durieu, directeur du Comité régional du tourisme. Entre les gilets jaunes, les températures estivales de février, l’absence de ponts en mai, la canicule de juin, les bonnes conditions climatiques de septembre, 78 % des professionnels ont dépassé ou égalé leur niveau d’activité de la saison dernière. La fréquentation s’est étalée sur l’année. Côté touristes étrangers, il y a eu une très forte progression des Espagnols, ainsi qu’un maintien de la venue des Belges et des Allemands, par contre, les Britanniques sont en net recul (sans doute de 8 %), notamment à cause de l’effet Brexit. »
Le tourisme intérieur en progression
La fréquentation des hôtels progresse de 3,3 % entre janvier et août 2019, c’est 7 millions de touristes pour 11 millions de nuitées. Les départements littoraux concentrent toujours 63 % des parts de marché de l’hôtellerie, mais les départements intérieurs profitent d’une nouvelle dynamique : Deux-Sèvres +8,4 %, Charente +7,5 %, Vienne +3,2 %. « Il y a un réel engouement pour le tourisme urbain, avec de belles progressions dans l’hôtellerie, Limoges ou Poitiers sont à +3 %, Angoulême +2%. Les touristes viennent ainsi pour un weekend, ce qui n’existait que très peu avant. »
La fréquentation des campings est elle aussi à la hausse, avec + 4,7 % entre avril et août 2019, pour 4,1 millions de touristes (dont 1 million d’étrangers) et 24,6 millions de nuitées. Les locations privées (près de 200 000 hébergements) totalisent 45 millions de nuitées estimées et enregistrent 15 à 20 % de réservations en plus sur les 12 derniers mois.
Les grands sites touristiques affichent de très bons résultats, avec notamment le Futuroscope (+10 %), les Tours de La Rochelle (+5 %) ou encore Tèrra Aventura (400 parcours et 1,7 million de joueurs). « C’est à la fois une chasse au trésor virtuelle et réelle, explique Sandrine Derville. Elle permet de découvrir le patrimoine hors des sentiers battus et d’étaler les visites sur le territoire. C’est aussi une incitation à prolonger sa visite sur notre territoire. C’est important d’avoir cette bonne répartition des touristes dans le temps et dans l’espace. Cet enjeu d’équilibre des flux est nécessaire pour bien accueillir, mais aussi pour le respect de l’environnement et la conciliation avec la vie des Néo-Aquitains. »
Vers un tourisme plus durable
Le secteur évolue. « Il y a bien sûr l’accompagnement aux changements numériques, indique l’élue régionale. Nous accompagnons également la montée en gamme des équipements et des hébergements et nous allons lancer une expérimentation sur la modernisation des restaurants. En zone rurale, ils structurent souvent la filière. Nous sommes aussi sur une expérimentation, avec l’Ademe, pour dans deux territoires-tests construire des destinations durables et écoresponsables. Dans cet esprit, il y a le déploiement et la promotion des itinérances douces, notamment cyclables. Nous veillons à l’aménagement des sites comme l’Arsenal de Rochefort, ainsi que des espaces naturels régionaux, comme le Lac de Vassivière. Ainsi l’ensemble de ces initiatives doivent permettre à la région de devenir une destination privilégiée en matière de tourisme durable. »
M. W.