« L’objectif de Voie rapide 147-148 est d’agir auprès des pouvoirs publics pour un aménagement en 2×2 voies de Bressuire à Poitiers et de Poitiers à Limoges, pour la sécurité de tous et le développement des territoires, explique Gérard Sol, président de l’association et maire de Mignaloux-Beauvoir. Il y a d’importants points noirs, certains tronçons sont dangereux et les camions n’arrangent rien. Le dossier a 50 ans et rien n’a bougé. »
L’association rassemblant des élus et des habitants des départements des Deux-Sèvres, de la Vienne et de la Haute-Vienne souhaite faire entendre sa voix. Mignaloux-Beauvoir voit passer 17 000 véhicules par jour, pour Bellac c’est 13 800 véhicules et Lussac-les-Châteaux 8 500. « Entre Lussac et Mignaloux, c’est 9 000 véhicules qui se rajoutent. Ils viennent des alentours. C’est du trafic local, des personnes qui empruntent cet axe tous les jours pour aller travailler. Nous demandons une amélioration de ces voies pour désenclaver les territoires, faciliter les mobilités du quotidien, mais aussi faciliter l’accès aux services publics. Nous devons faire en sorte que ces communes rurales soient intégrées au territoire. Un territoire doit avoir des voies de communication pour se développer, notamment au niveau économique. C’est un serpent de mer, mais nous demandons un aménagement en 2×2 voies. »
Le projet d’autoroute concédée ne répond pas pour eux, aux problématiques locales. « Aménager l’existant permet d’être moins consommateur de terrains agricoles, mais il faut que les pouvoirs publics s’emparent du sujet. Il nous faut des priorités, une planification pour plus de visibilité. »
Parallèlement, l’association n’écarte pas le développement d’autres mobilités : ferroviaires, transports en commun, pistes cyclables … « L’un et l’autre ne sont pas antinomiques, mais nous voulons dans tous les cas des avancées. »
Les Départements mobilisés
L’élu se fait l’écho de la déviation de Lussac-les-Châteaux qui n’avance pas. Annie Lagrange, la maire ne comprend pas. « Nous avons rencontré les agriculteurs concernés. Nous nous sommes mis d’accord sur les indemnités. Nous sommes mobilisés pour faire avancer le dossier, mais aujourd’hui, nous nous retrouvons face à un mur. C’est incompréhensible. »
Face à ces situations de blocage, les trois Départements se proposent de reprendre la gestion des deux routes nationales. « Aujourd’hui, l’Etat ne fait rien, estime Gilbert Beaujaneau, vice-président aux routes au conseil départemental de la Vienne. Très peu de choses ont été faites. Après la déviation de Fleuré, les études et les chantiers devaient s’enclencher. Des enquêtes ont été menées, mais aucune décision n’a été prise ensuite. Nous voulons reprendre le dossier pour le faire avancer. C’est un axe primordial pour le département. » Le maire de Persac, Régis Sirot, ne peut qu’approuver. « Nous voyons notre population diminuer sans pouvoir y remédier. Un aménagement, cela signifierait des actifs en plus. C’est un outil de développement du territoire. »
Mathilde Wojylac