Le 102e Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité de France a lieu du 18 au 21 novembre à Paris, sur le thème “Les maires, au cœur de la République”. De nombreux élus de la Vienne sont sur place, dont Alain Pichon, président de l’association des maires de la Vienne et maire d’Antran. Le congrès souhaite rappeler, notamment au président de la République, l’engagement quotidien des élus locaux et leur rôle dans l’organisation et la cohésion territoriale de la France. « L’ambiance est meilleure que l’année dernière, même si la confiance envers le Gouvernement n’est pas encore totalement retrouvée, estime l’élu. Quand il y a eu le mouvement balance ton maire, nous avons subi. A l’occasion du mouvement des gilets jaunes, nous avons été présents pour renouer le dialogue entre l’Etat et les citoyens. Au quotidien, nous sommes là et si nos habitants veulent nous interpeller, ils le font en direct. C’est ce rôle de piliers de la république que l’Etat a eu tendance à oublier. »
Un des points de cristallisation est la suppression de la taxe d’habitation. « Ce n’est pas tant la suppression que le fait de nous retirer de l’autonomie financière. Demain, tout cela sera remplacé par une dotation, sans lien direct avec le territoire et peu évolutive. Il est aussi question de transférer une partie des dotations aux départements aux communes. Cette problématique mérite une réflexion plus poussée qu’un jeu de chaises musicales. »
Le statut de l’élu revu
Par contre la loi sur l’engagement dans la vie locale et la proximité de l’action publique, actuellement en discussion au Parlement, va dans le bon sens. « Le statut de l’élu est revu. Si l’on veut que d’autres s’engagent, il faut que la compensation soit à la hauteur pour leur permettre de garder leur emploi. Actuellement, 65 % des élus sont à la retraite. Cette question de l’indemnisation et de la cotisation à la retraite est donc importante. Il faut également prendre en compte l’évolution de la société et la perte de sens vis-à-vis de l’intérêt général. »
Les prochaines municipales seront un bon indicateur. Alain Pichon estime que 60 % des maires de la Vienne vont se représenter. Un pourcentage inchangé par rapport à de précédentes élections. « Par contre, des maires qui souhaitaient partir vont rester car ils ne trouveront pas de remplaçant, mais cela ne pourra se produire qu’une fois. » Les dernières années n’ont pas forcément été faciles pour les élus. « Certaines communes ont vu leur dotation baisser seulement quelques semaines avant l’adoption de leur budget. Les collectivités ont déjà fait des économies et continuent d’avoir des projets, c’est donc souvent compliqué de résoudre cette équation quand la visibilité financière est médiocre. Mais nous sommes des battants et nous résistons. »
M. W.