Quatre Départements, la Charente, la Charente-Maritime, les Deux-Sèvres et la Vienne, se sont unis pour dire stop à la multiplication des parcs éoliens. Ils ont fait le calcul : 418 éoliennes en service, 353 autorisées et 426 en instruction. « Et cela, rien que sur nos quatre départements ! Nous faisons face à une densité rarement atteinte au niveau national. D’ailleurs, sur les 12 départements de la Région Nouvelle-Aquitaine, six n’ont aucune éolienne, deux très peu et quatre qui concentrent 95 % des parcs », résume Bruno Belin, président du Département de la Vienne, qui a décidé de faire front commun avec ses homologues de Charente, Deux-Sèvres et Charente-Maritime face « à la multiplication des nouveaux parcs éoliens » et « en l’absence d’un cadre réglementaire précis ».
Tous se sont réunis lundi 2 décembre dans la salle des fêtes de Moutardon (16) pour demander la mise en place d’un schéma de développement de l’éolien, encadré par l’Etat : « Il faut réellement mener une concertation pour que les parcs éoliens ne soient pas installés au gré des promoteurs, mais en prenant en compte les volontés des conseils municipaux et des habitants. Il faut revenir à des choses acceptables … Nous ne pouvons plus continuer comme ça ! », notent François Bonneau et Gilbert Favreau, respectivement présidents de la Charente et des Deux-Sèvres, remontés face à « ce vide juridique ».
Le seuil de tolérance est dépassé
Outre le « développement anarchique » qu’ils dénoncent, les élus pointent également du doigt le mal-être de la population.
« Le seuil de tolérance de la population est dépassé. De plus en plus de personnes sont excédées par la densité de ces machines, d’autant plus qu’une éolienne en entraîne une autre, puisqu’une fois le parc construit, il est facile d’en ajouter … », poursuit Gilbert Favreau. « Et cela avec des conséquences touristiques, de qualité de vie au quotidien … », énumère Lionel Quillet, vice-président du Département de Charente-Maritime en charge de l’environnement.
Quant à lui, Bruno Belin, lance un conseil aux maires : « Il faut faire des plans d’urbanisme qui protègent des zones. » Il demande aussi « qu’on respecte davantage les élus et qu’on arrête de leur raconter des carabistouilles. Les avantages sont toujours évoqués, jamais les inconvénients ! A commencer par les problèmes de démantèlement qui sont énormes ; ça coûte trop cher et personne n’a encore trouvé de solution. D’ailleurs, il y a une vrai réflexion à mener en terme d’environnement durable … »
Des arguments qu’ils ont pu évoquer récemment avec les parlementaires des quatre départements. « Nous n’excluons pas d’attaquer des arrêtés ou de défendre des associations qui s’opposent à ces arrêtés, conclut François Bonneau. Mais ce n’est pas la solution privilégiée ; nous préférons qu’il y ait un cadre, que tout soit organisé et que l’expression du suffrage universel soit appliquée via la voix des élus locaux. »
G. P.