Le président de l’Ordre des experts-comptables de Poitou-Charentes-Vendée, Mikaël Hugonnet revient sur l’impact de la crise du coronavirus sur les entreprises et les mesures d’aides prises par le Gouvernement.
Comment les experts-comptables ont-ils réagi face à cette crise ?
Depuis l’annonce, jeudi 13 mars au soir, du Président de la République Emmanuel Macron, c’est le branle bas de combat dans les cabinets d’expertise-comptable. Suite aux annonces du weekend, le lundi suivant, de nombreuses réunions ont eu lieu pour s’organiser au mieux en interne, mais aussi vis-à-vis de nos clients. Plusieurs cabinets ont mis en place des cellules de crise, avec des systèmes de relais pour répondre aux interrogations des chefs d’entreprise. Dans les jours suivants, le télétravail s’est mis en place, — nous avons un métier qui nous le permet. Par rapport au service aux entreprises, nous avons tout de suite alerté les dirigeants qu’ils pouvaient décaler leurs charges fiscales et sociales sans formalités, ni justificatifs. Ce report des échéances a été massif.
Quel est l’état d’esprit des entreprises ?
Les choses se sont accélérées avec le confinement. Il y a eu de nombreuses injonctions paradoxales qui ont énervé ou inquiété les entreprises, se demandant quelle attitude à adopter face au message des organisations patronales, celui des employés et le risque sanitaire. Il y a celles qui ont été contraintes de fermer face aux mesures, aux problèmes d’approvisionnement, à une baisse nette d’activité, mais il reste de grandes inquiétudes pour celles qui veulent continuer, mais qui en l’état des choses ne peuvent mettre en place les mesures sanitaires adéquates. La première priorité des dirigeants est de préserver la santé de chacun. Salariés comme employeurs veulent bien concourir au développement économique de la Nation, dans le respect des lois, mais la préoccupation principale reste la santé. Le financier revient au deuxième plan.
Quelles sont les mesures mises en place ?
Il y a toute une batterie de mesures aujourd’hui. L’activité partielle est massivement utilisée. Pour beaucoup, il y a également le report des échéances bancaires. Nous sommes présents, comme à notre habitude pour conseiller le dirigeant, mais aussi le rassurer sur les angoisses et inquiétudes qui peuvent émerger. L’objectif est d’agir préventivement pour préserver et sécuriser la trésorerie des entreprises et empêcher des licenciements, voire des cessations d’activités.
Comment est le moral des entrepreneurs ?
Aujourd’hui, il faut avancer de toute façon. A la sortie, il faudra être réactif et rebondir. Pour l’instant, les chefs d’entreprise sont focalisés sur la gestion de la crise. Il y aura probablement des défaillances, mais la totalité des entreprises est confrontée à la même crise. Les mêmes règles du jeu s’applique à tous. Tout le monde pourra rebondir collectivement. Pour tous les secteurs, pour toutes les tailles d’entreprises, aujourd’hui, il y a un panel d’aides et d’accompagnements possible. Globalement, les réponses sont à la hauteur de l’enjeu. Il y a une réponse massive à cette problématique, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Une telle situation est déstabilisante, mais tout le monde est concerné. La réponse de l’État a été en conséquence, exceptionnelle. Nous sommes en situation de guerre et pour l’instant, on ne compte pas les moyens. Le seul objectif est de se relever. Il y aura un effort collectif de la Nation à fournir, à répartir entre tous. Ce sera dans une situation d’après guerre que ces conditions seront affinées. Pour l’instant, les entreprises essayent de maintenir leur activité. Elles ont en tout cas envie de repartir et de s’en sortir de manière collective, de nombreux écosystèmes étant imbriqués. La solidarité est bien présente.
L’Ordre des experts-comptables édite des flashs infos à retrouver sur leur site.