Les commerces d’alimentation résistent pour rester ouverts. Les commerçants prennent toutes les précautions pour continuer leur activité. Aux Roches-Prémarie, le boucher-charcutier Pascal Pichon est l’un d’eux.
Derrière son étal, ses morceaux de viande, ses saucisses, pâtés et autres préparations, Pascal Pichon n’a pas changé grand chose. Comme depuis 34 ans, il est toujours présent pour servir les clients dans sa boucherie-charcuterie des Roches-Prémarie. Il a gardé le sourire accroché à ces lèvres, le petit mot gentil, mais a rajouté du scotch devant son étal et une plaque en plexiglas. « ça va. On a pris le rythme », assure-t-il.
C’est qu’au lendemain de l’annonce présidentielle (le jeudi 12 mars), les choses ce sont quelques peu précipitées. « ça a été très compliqué. Dès le vendredi matin, le magasin a été pris d’assaut. Le samedi soir mon étal était vide ! Je n’avais plus de marchandise pour ouvrir le dimanche matin. Les gens ont fait des réserves. Ils achetaient par lots de 10, voire 15 pièces … pour congeler ou réaliser des plats en sauce. Pour le mardi, j’ai pu passer commande en augmentant les quantités habituelles. J’ai bien fait car ça a été de la folie aussi. Les clients faisaient le plein avant d’être bloqué. Je n’avais jamais vu ça. » Même la petite épicerie et les quelques conserves qu’il propose également ne sont pas restées longtemps.
Assurer le service
Dès le début, la confédération française de la boucherie a fait parvenir des consignes aux artisans pour se protéger. Ainsi, dès le samedi, Pascal Pichon avait mis du scotch orange au sol pour matérialiser les distances de sécurité. « Les gens font bien la queue, même à l’extérieur de la boutique et ne se présentent qu’à une ou deux personnes à l’intérieur. » Il privilégie le paiement par carte bancaire, ne touche plus d’objets venant de l’extérieur. Et la semaine suivante, une plaque de plexiglas est venue s’ajouter sur le devant de sa caisse-enregistreuse. « C’est du bricolage maison, mais ça permet de se protéger un peu plus. »
Aujourd’hui, il constate un ralentissement dans la fréquentation. Les clients prennent le rythme, ne venant qu’une à deux fois par semaine. « C’est pareil pour le boulanger en face, les gens repartent avec 3 à 4 baguettes et congèlent. » Sur l’approvisionnement, il n’a jamais eu de rupture. « Les abattoirs continuent de fonctionner, tout comme les transporteurs, que ce soit pour l’agneau, le bœuf, la volaille ou encore les œufs. C’est aussi l’avantage de travailler avec des acteurs de proximité. » A ses côtés, deux apprentis sont dans l’arrière-boutique pour les découpes et les préparations. Les CFA étant fermés, ils viennent travailler à la boucherie-charcuterie. Pascal Pichon accepte également de faire quelques livraisons pour les personnes âgées de la commune. « Les gens nous remercient d’être ouvert. Ils préfèrent venir dans un petit commerce plutôt qu’une grande surface. » En cette période, certains redécouvrent les commerces de leur commune. Un juste retour pour le commerce de proximité, notamment en milieu rural.