Depuis le 22 juin, les cinémas, les escapes games, les bowlings et autres salles de jeux peuvent rouvrir. Les discothèques restent l’un des rares établissements a être encore concernés par une fermeture administrative liée au covid. « Avec les croisiéristes, les organisateurs de salons internationaux … nous sommes les dernières roues du carrosse, se désole Jérôme Lacroix, propriétaire de la Grand’Goule et de la Tomate Blanche à Poitiers. Nous sommes dans notre quatrième mois de fermeture et on nous annonce septembre pour une possible réouverture. Évidement, c’est très compliqué pour tout notre secteur. »
Un collectif pour s’organiser
Pour faire entendre leur voix, montrer leur travail, les dirigeants des discothèques du centre-ville de Poitiers ont décidé de s’unir au sein d’un collectif : Discothèques Poitiers Centre. Il rassemble The Room Club, La Luna, le George Sand (GS Club), le Buckingham Club, La Tomate Blanche et La Grand’Goule. Les deux syndicats professionnels l’UMIH et GNI-HCR les soutiennent dans leur démarche. « Nous partageons les mêmes problématiques, il était donc logique de nous unir pour préparer ensemble la réouverture. » A elles six, les discothèques cumulent plusieurs millions d’euros de perte de chiffres d’affaires et emploient plus de 100 salariés sur les six structures. Leur objectif est bien d’être prêts. Dès que le feu vert sera donné, ils pourront ainsi repartir dans les meilleures conditions possibles.
« Notre plus grande crainte, c’est nos clients qui ont changé leurs habitudes. Les fêtes privées se multiplient. Ils louent une maison, une salle privée et organisent une soirée. La période et la météo se prêtent à cette activité en extérieur également. Comme c’est un lieu privé, les règles sanitaires n’ont pas à être appliquées, elles ne sont donc pas respectées. » C’est un cri d’alarme que les chefs d’entreprises poussent. « Nous sommes des professionnels du monde la nuit, de la fête et on nous prive de ce droit d’exercer notre activité, tout en sachant que certains en font une activité parallèle sans aucun contrôle exercé, explique Jérôme Lacroix. Plus nous serons fermés longtemps, plus de nouvelles habitudes auront été prises par notre clientèle, plus nous aurons de difficultés à les capter à nouveau. »
Réfléchir en amont
En tout cas, les établissements veulent montrer qu’ils prennent le problème au sérieux, qu’ils sont concernés. « Nous voulons préparer au mieux cette réouverture avec les pouvoirs publics. Plus nous anticipons, plus nous pouvons mettre en œuvre les différentes mesures de manière la plus professionnelle possible. Ce ne sera pas une ouverture traditionnelle, il nous faut donc y réfléchir en amont de façon construite et concertée avec tous les acteurs, les riverains, les autorités, la collectivité. Tout ceci doit nous permettre de garder une activité la nuit. »
Car leur réouverture en septembre pourrait correspondre à la rentrée étudiante. « Nous sommes conscients que notre public est essentiellement composé d’étudiants. Certes, des soirées d’intégration existent déjà, mais nous serons dans un contexte particulier. Nous voulons anticiper. » L’un des sujets est le transport en commun nocturne et la mise en place de navettes. « Cela participe à la sécurisation de la vie nocturne et à l’attractivité de la ville vis à vis de futurs étudiants. »