Film, commerce, start up … les projets à financer ne manquent pas. Pour arriver à leur réalisation, les entrepreneurs ont désormais à leur disposition un nouveau levier : l’épargne du grand public.
Sur la lancée des Business Angels et des Cigales, le grand public peut désormais investir son argent dans des projets qu’il voudrait voir aboutir. Grâce au financement participatif (ou crowdfunding), chacun peut participer à la production d’un film, à l’ouverture d’un commerce dans son quartier, à la commercialisation d’un produit, au lancement d’une start up … De plus en plus de projets passent par ce nouveau mode de financement et les plates-formes sont de plus en plus nombreuses à voir le jour. Au premier semestre 2014, 66,4 millions d’euros ont ainsi été collectés en France via les plates-formes, soit le double des fonds réunis au premier semestre 2013 (chiffres de l’association Financement Participatif France).
Gagner en visibilité
Sophie Perrier a ainsi choisi la plate-forme Kisskissbankbank pour lancer son projet de café-laverie dans le centre d’Angoulême. A 26 ans et après des études d’économie, elle souhaite créer son entreprise “Ma Centrale Perk”. Je n’ai pas de patrimoine, pas une grosse épargne et les banques demandent un apport personnel important pour couvrir les risques », souligne la jeune femme. Plutôt que de faire appel à la famille et aux amis, elle élargit la participation à la cité. « Cela me permet aussi de tester l’accueil du commerce dans la ville. » Son café « comme à la maison » avec livres, musique et ordinateurs sera juxtaposé à un service de laverie automatique. « Chacun cherche à optimiser son temps. Les laveries sont des lieux froids et ennuyeux. Je veux coupler les deux activités pour créer un endroit sympa. » La collecte de 2 500 € (ouverte jusqu’au 21 octobre) doit servir à financer le matériel du café (frigo, ordinateur …). « J’ai été accompagnée par l’équipe de la plate-forme pour construire ma page, mais cela prend du temps de faire connaître le projet. Il faut se rendre disponible pour répondre à toutes les questions. Les gens n’investissent pas forcément beaucoup, mais c’est la multitude qui fait la force. » Les participants recevront une contrepartie. « En tout cas, cette expérience me permet de communiquer sur mon idée en amont de la création. Et l’impact est positif grâce à tous les contacts que j’ai pu engranger. »
Une plate-forme régionale
Les acteurs locaux s’emparent également du sujet. Huit partenaires de la région Poitou-Charentes ont décidé de s’unir pour créer l’association Adefip (Action pour le développement de la finance participative en Poitou-Charentes) qui porte la plate-forme “J’adopte un projet”. Les projets picto-charentais ont désormais leur portail. L’un des premiers à s’être inscrit vient de l’envie de parents de monter un Café des enfants à Chauvigny. « Ce sera un café comme un autre, mais sans alcool. Ouvert à tous et notamment aux enfants jusqu’à 12 ans accompagnés d’un adulte référent, détaille Jessica Boutin, la porteuse du projet. Plusieurs habitants sont en attente d’un tel lieu sur la commune, une parenthèse, un endroit sécurisé où il est possible d’échanger sur la parentalité, de créer de liens, qui participa à la sociabilisation de l’enfant et favorise la mixité. »
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